Nous nous rapprochons du 17ème parallèle, frontière définie après la guerre d’Indochine pour séparer la Sud et le Nord du Vietnam. Nous interrompons nos longs trajets en bus (l’état des routes ici permet tout au plus de faire 40km en une heure) par deux pauses.
Une première à Hoi an, petite ville portuaire très tranquille dont les petites maisons en bordure de rivières aux façades ocre, aux toits à faible pente et aux balcons fleuris donnent la vague impression d’un village du sud de la France. Certes, les nombreuses pagodes colorés, les lanternes qui illuminent les rues le soir venue ou encre le très fréquenté pont japonais (paraît-il indestructible) nous rappellent très vite que nous sommes en Asie.
Les
commerçantes vietnamiennes, derrière leurs grands sourires, sont toujours très dynamiques et parfois même
directives et autoritaires. Dans un petit restau de famille, notre hésitation
devant les nombreux plats présentés sur la table pousse la serveuse à nous
donner un cours de confection de rouleaux de printemps, tout juste ne nous
ordonne-t-elle pas de mâcher après nous l’avoir mis dans la bouche. Marie va
même plus tard s’essayer à la vente de fruit, avec tout l’attirail adéquat.
Deuxième pause
à Hué, capitale du Vietnam jusqu’en 1945 et surtout ville impériale pour avoir abrité
la demeure de la dernière dynastie d’empereur, les Nguyen. La ville se situant
dans la région la plus touchée par les affrontements contre les américains, la
cité impériale et la citadelle la protégeant ont été peu épargnés mais la magie
du lieu reste intact, les bâtiments de la cité interdite (où seul l’empereur et
sa famille était autorisé) parfois envahis par la végétation conservent malgré
tout un caractère sacré.
Nous arrivons
un dimanche matin à Hanoï. La capitale vietnamienne présente la particularité
de voir une partie de son centre-ville
occupé par un lac autour duquel nous décidons d’aller nous dégourdir les
jambes. Nous ne sommes pas les seules, l’endroit semble être très prisé par des
promeneurs du dimanche se baladant au milieu des parterres de fleurs à la
gloire du Parti. Mais comme partout en Asie dimanche est loin d’être synonyme
de repos pour la majorité comme en témoigne l’activité débordante dans les
ruelles de la vieille ville, même jusque sur le parvis de la cathédrale
accueillant les fidèles du dimanche matin.
La baie
d’Halong, à une centaine de kilomètres à l’ouest, nous offre un peu de calme.
Un bateau nous conduit à une trentaine de kilomètres de la côte en slalomant tranquillement
entre d’immenses rochers couverts de végétations. La baie est effet remplie de
plus de 2000 pains de sucre, résultats de quelques millénaires de lente érosion
ayant épargné les roches les plus dures. Certains de ces gros cailloux abritent
des grottes où certains combattants de la guérilla nord-vietnamiennes se
réfugiaient dans les années 1940-1950. Le paysage que nous découvrons se passe de commentaires et se savourent avec les yeux mais les guides se donnent beaucoup de mal pour essayer de le rendre encore plus attrayant en voyant dans certains cailloux, rochers ou cavité d’un grottes, tantôt un visage de vieil homme, tantôt un singe ou encore un combat de poule. Notre imagination ne semble pas à la hauteur de la leur et ces explications nous font sourire. La zone est très vaste mais les 700 bateaux qui y naviguent ne passent pas inaperçus, certains surmontés d’un traditionnelle voile de jonque.
Nous profitons d’un magnifique coucher de soleil sur la baie, dessinant à l’horizon une superposition de lignes grises comme dessinés au crayon dans la brume de la fin de journée. La soirée est douce sur le pont bercé par les tubes des années 80 braillés au loin au cours de la soirée karaoké d’un bateau voisin.
Nous avons
passé près de trois semaines au Vietnam que nous avons parcouru du Sud au Nord
au pas de course. En effet, les nombreux endroits dignes d’intérêts ainsi que
la longueur des déplacements nécessiteraient quelques semaines de plus dont
nous ne disposons pas dans notre programme. Mais, ce passage au pays de l’oncle
Ho nous a tout de même permis d’appréhender une culture riche et contrastée, le
Sud du pays étant davantage marqué par la longue présence occidentale alors que
le Nord plus tôt communiste tend à se rapprocher de l’influent voisin chinois.
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