Nous poursuivons notre périple laotien, toujours vers le
nord en nous approchant de la frontière chinoise. Nous passons seulement à
Luang Nam Ta pour y revenir plus tard, d’abord nous allons à Muang Sing découvrir
les villages de minorités ethniques. Cette petite ville est située à 13 km seulement de la frontière
chinoise.
A six nous partons de Muang Sing pour un trek de
deux jours dans la jungle, notre guide anglophone nous fait découvrir une
grande variété de plantes, nous fait sentir certaines d’entre elles et nous
expliquent leurs vertus médicinales.
Dans la forêt des femmes avec leur hotte et leur couteau sont
occupées à la cueillette de champignon, une vraie mine d’or pour elle, ils
seront revendus à plus de 10 euros le kilo en chine, depuis quelques années les
frontières sont ouvertes, les laotiens peuvent passer en Chine sans visa pour
la modique somme de 50 centimes.
Nous croisons cependant les anciens chemins de
contrebande par lesquels les locaux passaient en Chine clandestinement pour y
vendre l’opium, ils n’ont plus leur utilité maintenant, l’opium n’est
pratiquement plus cultivé et ils ont remplacé cette culture par celle, légale,
du caoutchouc.
Le Laos était autrefois appelé le pays aux milles
éléphants, désormais on ne peut les voir que dans les réserves, le guide nous
explique qu’à l’endroit où nous marchons, ils étaient une trentaine, jugés trop
dangereux car sauvages, ils ont été capturés et emmenés en Chine. Quelques
minutes plus tard, nous entendons ce qu’on croit être un barrissement, tout le
groupe s’arrête aux aguets, ce n’était qu’un cochon sauvage, hum hum !
Nous arrivons en fin d’après-midi dans un village Yao, et assistons à la cérémonie d’un chamane qui depuis le matin fait des incantations devant une multitude d’offrande (cochons tués fraichement, plantes, bijoux…) pour un malade du village.
Les enfants jouent avec tout et n’importe quoi, les plus grands
s’occupent des tout petits, ils vont et viennent, se régalent d’un concombre, grimpent
aux arbres pour cueillir leur gouter.
Avec une femme du village aidé de notre guide nous
préparons le diner à la lueur d’une lampe torche, on se rend compte plus tard
que toutes les cases ont de l’électricité, la lumière est allumée, ils
regardent même la télévision, la maison qui nous est attribuée est plus « authentique »
pour les touristes que nous sommes…
Nous mangeons à la main le riz accompagné d’un délicieux
poulet et de différents légumes, en attendant l’heure du spectacle de danse.
Les jeunes filles du village enchainent les chorégraphies
en costume traditionnel sur des airs également traditionnels puis de plus en
plus discos, la représentation terminée nous sommes priés d’aller nous allonger
chacun sur sa natte, et les mêmes danseuses accompagnées des grand-mères, des
enfants viennent nous masser, fou rire garanti !
Nous repartons le lendemain pour une petite marche à
travers quelques autres villages où nous faisons nos achats d’artisanats auprès
des femmes, deux enfants ont organisés un tir de fléchette pour la fête du
village, avec Loïc nous nous y essayons avec brio !
Nous profitons de notre après-midi pour visiter Muang Sin
avant de repartir à Luang Nam Ta le lendemain matin. Dès notre arrivée nous
louons des vélos et sillonnons la campagne sur des routes bordées de rizières la
météo est avec nous, nous prenons nos dernières photos du Laos.
Arrivés devant un monastère bouddhiste, nous entrons pour
voir le stupa, et une partie de cache-cache commence avec le gardien des lieux,
nous n’avons pas voulu faire d’offrandes, mécontent il refuse que nous fassions
quelques clichés, Loïc fait le guet pendant que j’essaie l’air de rien de passer
outre son interdiction, amusant.
Le soir on dine au marché de nuit, je choisis des
brochettes dans la pénombre, Loïc choisit les siennes, je découvre à la première
bouchée que je mange du gras de porc, pas fameux mais authentique! Notre dernier repas laotien est un réussite!