samedi 27 octobre 2012

Sur la trace des éléphants

Nous poursuivons notre périple laotien, toujours vers le nord en nous approchant de la frontière chinoise. Nous passons seulement à Luang Nam Ta pour y revenir plus tard, d’abord nous allons à Muang Sing découvrir les villages de minorités ethniques. Cette petite ville est située à 13 km seulement de la frontière chinoise.
A six nous partons de Muang Sing pour un trek de deux jours dans la jungle, notre guide anglophone nous fait découvrir une grande variété de plantes, nous fait sentir certaines d’entre elles et nous expliquent leurs vertus médicinales.
 



 
Dans la forêt des femmes avec leur hotte et leur couteau sont occupées à la cueillette de champignon, une vraie mine d’or pour elle, ils seront revendus à plus de 10 euros le kilo en chine, depuis quelques années les frontières sont ouvertes, les laotiens peuvent passer en Chine sans visa pour la modique somme de 50 centimes.

 
 
 
 
Nous croisons cependant les anciens chemins de contrebande par lesquels les locaux passaient en Chine clandestinement pour y vendre l’opium, ils n’ont plus leur utilité maintenant, l’opium n’est pratiquement plus cultivé et ils ont remplacé cette culture par celle, légale, du caoutchouc.



 
Le Laos était autrefois appelé le pays aux milles éléphants, désormais on ne peut les voir que dans les réserves, le guide nous explique qu’à l’endroit où nous marchons, ils étaient une trentaine, jugés trop dangereux car sauvages, ils ont été capturés et emmenés en Chine. Quelques minutes plus tard, nous entendons ce qu’on croit être un barrissement, tout le groupe s’arrête aux aguets, ce n’était qu’un cochon sauvage, hum hum !
 

Nous arrivons en fin d’après-midi dans un village Yao, et assistons à la cérémonie d’un chamane qui depuis le matin fait des incantations devant une multitude d’offrande (cochons tués fraichement, plantes, bijoux…) pour un malade du village.
 
 
 
 
 
Les enfants jouent avec tout et n’importe quoi, les plus grands s’occupent des tout petits, ils vont et viennent, se régalent d’un concombre, grimpent aux arbres pour cueillir leur gouter.
 
 
 
 
Avec une femme du village aidé de notre guide nous préparons le diner à la lueur d’une lampe torche, on se rend compte plus tard que toutes les cases ont de l’électricité, la lumière est allumée, ils regardent même la télévision, la maison qui nous est attribuée est plus « authentique » pour les touristes que nous sommes…





 
Nous mangeons à la main le riz accompagné d’un délicieux poulet et de différents légumes, en attendant l’heure du spectacle de danse.
Les jeunes filles du village enchainent les chorégraphies en costume traditionnel sur des airs également traditionnels puis de plus en plus discos, la représentation terminée nous sommes priés d’aller nous allonger chacun sur sa natte, et les mêmes danseuses accompagnées des grand-mères, des enfants viennent nous masser, fou rire garanti !
 
 


 
 
Nous repartons le lendemain pour une petite marche à travers quelques autres villages où nous faisons nos achats d’artisanats auprès des femmes, deux enfants ont organisés un tir de fléchette pour la fête du village, avec Loïc nous nous y essayons avec brio !
 





 
 
Nous profitons de notre après-midi pour visiter Muang Sin avant de repartir à Luang Nam Ta le lendemain matin. Dès notre arrivée nous louons des vélos et sillonnons la campagne sur des routes bordées de rizières la météo est avec nous, nous prenons nos dernières photos du Laos.
 






 
Arrivés devant un monastère bouddhiste, nous entrons pour voir le stupa, et une partie de cache-cache commence avec le gardien des lieux, nous n’avons pas voulu faire d’offrandes, mécontent il refuse que nous fassions quelques clichés, Loïc fait le guet pendant que j’essaie l’air de rien de passer outre son interdiction, amusant.
 
 


 
 
Le soir on dine au marché de nuit, je choisis des brochettes dans la pénombre, Loïc choisit les siennes, je découvre à la première bouchée que je mange du gras de porc, pas fameux mais authentique! Notre dernier repas laotien est un réussite!

 
 

dimanche 21 octobre 2012

Sabaidi !!!


En piste pour notre dernier pays à visiter en Asie du Sud-Est ! En piste, un terme bien approprié au vu de l’état des routes sur lesquelles nous circulons pendant 23H en bus couchette, allongés au fond dans ce qu’on appellerait un « dortoir de bus » où Loïc sert de coussin visiblement très confortable à son voisin vietnamien.

Le passage de frontière au petit matin est assez étrange, nous descendons du bus et marchons sur un chemin boueux à la recherche du poste frontière dans un endroit désert, une fois les formalités effectuées le bus nous récupère et nous conduit quelques heures plus tard à Vientiane, capitale du Laos.


La capitale laotienne se révèle être un village paisible, sans circulation, sans buildings, sans agitation, aux allures africaines grâce à sa terre rouge, quel contraste avec Hanoï ! Ce n’est pas pour nous déplaire, nous nous déplaçons aisément d’un endroit à un autre à pied, grimpons au sommet de l’arc de triomphe (encore un !), allons faire nos emplettes au marché du coin. Ici encore de nombreux temples ornent la ville, mais pour être honnête, les temples on en a soupé, alors ici on les regarde de loin et ça nous suffit.

 

















Le soir, le rendez-vous est au bord du Mékong où certains font leur footing « à la fraiche » quand d‘autres dégustent brochettes de poulet, sticky rice ou autres délices.

 
L’influence française est encore bien présente, quelques laotiens parlent notre langue et nous dégotons … des boulangeries proposant des croissants !



Histoire de nous rafraichir avant de reprendre la route, nous prenons nos maillots de bain direction la piscine municipale et nous découvrons un petit bassin verdâtre dans lequel les enfants pataugent ou font des longueurs, un peu gluant mais rafraichissant !

N’ayant que 15 jours à consacrer au Laos nous décidons de nous limiter au nord-ouest du pays, nous arrivons à Luang Prabang de bonne heure et arpentons les ruelles à la recherche d’une guest house, ce sera sans difficultés puisque pratiquement toutes les maisons proposent des chambres.

Nous trouvons une ville plus animée que Vientiane, nous nous promenons le long de la rivière Nam Kane sur laquelle les hommes s’entrainent pour les courses de pirogue, nous faisons d’ailleurs l’expérience d’une traversée de quelques minutes pour rejoindre l’autre berge, suffisamment longue cependant pour que nous nous rendions compte que d’une part ça n’a pas l’air très stable et d’autre part que l’eau est marron opaque, qu’y a-t-il là-dessous ?

 
 
 

 Le marché de nuit illuminé par ses lampions nous propose une grande diversité d’artisanat local, partout des petites gargotes étalent une foule de plat pour un délicieux buffet à tout petit budget. Nous retrouvons au Laos comme au Cambodge des gens souriants, enjoués, prêts à rire de tout et de rien, dans les rues les enfants nous crient bonjour en laotien : SABAIDI et posent volontiers devant notre objectif.

 

N’ayant ni envie d’aller faire un tour à dos d’éléphant, ni d’aller nous baigner aux milieux de nos collègues touristes dans les cascades, nous prenons des vélos et pédalons au hasard des chemins, traversant petits villages, nous arrêtant pour manger des fruits, visiter les marchés de tissus, ou simplement pour faire une pause à l’ombre dans un monastère, il fait chaud et c’est vallonné ! 
















Un couple de français rencontrésdans le bus nous propose de nous joindre à eux pour déguster le « Lao barbecue soup » : la bonne bidoche grille, pendant ce temps nous faisons tremper dans le bouillon, légumes, herbes aromatique et œufs, puis nous mélangeons le tout dans un bol pour une soupe extra !

 

Le tout sous les 30 degrés ambiants, on se prend une bonne suée et  échangeons sur nos différentes expériences de voyages, bref une bonne soirée !

Evidemment nous ne pouvons pas quitter la ville sans un coup d’œil pour les nombreux temples, grâce auxquels la ville est classée à l’UNESCO.


 








Notre prochaine étape en remontant vers le nord sera Nong Khiaw, un petit village formé de part et d’autre de la rivière Nam Ou, entouré de montagnes, nous posons nos bagages dans un petit bungalow duquel nous pouvons observer la vie au bord de l’eau. Certains pêchent, pendant que d’autres taillent le bambou et le tressent pour créer de petites barrières bordant les différentes cultures en escalier. Les écoliers reviennent de l’école et traversent le pont juchés à 2 ou 3 sur leur vélo, les plus petits courent dans les rues au milieu des poules, cochons ou autres animaux de la basse-cour.




 










En passant dans le village en fin d’après-midi, nous nous arrêtons devant l’école, c’est la cacophonie, plusieurs groupes dansent les uns à côtés des autres mais tous sur des musique différentes, sacré exercice, et un spectacle amusant pour nous.

 

Ici encore nous allons de village en village à pieds simplement pour admirer les montagnes, la végétation luxuriante, profiter du calme et de la nature.



 



 

mercredi 10 octobre 2012

Au delà du 17ème parallèle



Nous nous rapprochons du 17ème parallèle, frontière définie après la guerre d’Indochine pour séparer la Sud et le Nord du Vietnam. Nous interrompons nos longs trajets en bus (l’état des routes ici permet tout au plus de faire 40km en une heure) par deux pauses.

Une première à Hoi an, petite ville portuaire très tranquille dont les petites maisons en bordure de rivières aux façades ocre, aux toits à faible pente et aux balcons fleuris donnent la vague impression d’un village du sud de la France. Certes, les nombreuses pagodes colorés, les lanternes qui illuminent les rues le soir venue ou encre le très fréquenté pont japonais (paraît-il indestructible) nous rappellent très vite que nous sommes en Asie.
 

 
 




 
 
 
 








 



 
 
 
 
 
 
Les commerçantes vietnamiennes, derrière leurs grands sourires, sont toujours très dynamiques et parfois même directives et autoritaires. Dans un petit restau de famille, notre hésitation devant les nombreux plats présentés sur la table pousse la serveuse à nous donner un cours de confection de rouleaux de printemps, tout juste ne nous ordonne-t-elle pas de mâcher après nous l’avoir mis dans la bouche. Marie va même plus tard s’essayer à la vente de fruit, avec tout l’attirail adéquat.
 


 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Deuxième pause à Hué, capitale du Vietnam jusqu’en 1945 et surtout ville impériale pour avoir abrité la demeure de la dernière dynastie d’empereur, les Nguyen. La ville se situant dans la région la plus touchée par les affrontements contre les américains, la cité impériale et la citadelle la protégeant ont été peu épargnés mais la magie du lieu reste intact, les bâtiments de la cité interdite (où seul l’empereur et sa famille était autorisé) parfois envahis par la végétation conservent malgré tout un caractère sacré.










 
Nous arrivons un dimanche matin à Hanoï. La capitale vietnamienne présente la particularité de  voir une partie de son centre-ville occupé par un lac autour duquel nous décidons d’aller nous dégourdir les jambes. Nous ne sommes pas les seules, l’endroit semble être très prisé par des promeneurs du dimanche se baladant au milieu des parterres de fleurs à la gloire du Parti. Mais comme partout en Asie dimanche est loin d’être synonyme de repos pour la majorité comme en témoigne l’activité débordante dans les ruelles de la vieille ville, même jusque sur le parvis de la cathédrale accueillant les fidèles du dimanche matin.
 





 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La baie d’Halong, à une centaine de kilomètres à l’ouest, nous offre un peu de calme. Un bateau nous conduit à une trentaine de kilomètres de la côte en slalomant tranquillement entre d’immenses rochers couverts de végétations. La baie est effet remplie de plus de 2000 pains de sucre, résultats de quelques millénaires de lente érosion ayant épargné les roches les plus dures. Certains de ces gros cailloux abritent des grottes où certains combattants de la guérilla nord-vietnamiennes se réfugiaient dans les années 1940-1950. Le paysage que nous découvrons se passe de commentaires et se savourent avec les yeux mais les guides se donnent beaucoup de mal pour essayer de le rendre encore plus attrayant en voyant dans certains cailloux, rochers ou cavité d’un grottes, tantôt un visage de vieil homme, tantôt un singe ou encore un combat de poule. Notre imagination ne semble pas à la hauteur de la leur et ces explications nous font sourire. La zone est très vaste mais les 700 bateaux qui y naviguent ne passent pas inaperçus, certains surmontés d’un traditionnelle voile de jonque.

 






Nous profitons d’un magnifique coucher de soleil sur la baie, dessinant à l’horizon une superposition de lignes grises comme dessinés au crayon dans la brume de la fin de journée. La soirée est douce sur le pont bercé par les tubes des années 80 braillés au loin au cours de la soirée karaoké d’un bateau voisin.
 

 

 
Nous avons passé près de trois semaines au Vietnam que nous avons parcouru du Sud au Nord au pas de course. En effet, les nombreux endroits dignes d’intérêts ainsi que la longueur des déplacements nécessiteraient quelques semaines de plus dont nous ne disposons pas dans notre programme. Mais, ce passage au pays de l’oncle Ho nous a tout de même permis d’appréhender une culture riche et contrastée, le Sud du pays étant davantage marqué par la longue présence occidentale alors que le Nord plus tôt communiste tend à se rapprocher de l’influent voisin chinois.