dimanche 30 septembre 2012

Le Mékong et son delta


 
A quelques dizaines de kilomètres au sud de Ho Chi Minh City, s’étend le delta du Mékong, zone très vaste où le fleuve se divise en neuf bras entre lesquels de nombreux canaux quadrillent la campagne de rizières et de vergers. C’est un monde mi terrien, mi aquatique que nous découvrons à l’aube à bord d’un long bateau à moteur. Il est très tôt mais le trafic est déjà important sur le fleuve qui semble la voie de transport la plus utilisée du coin. Les pêcheurs s’activent pour ramener leur butin du matin au marché voisin. Les échanges de marchandises alimentaires se font directement sur l’eau. Les bateaux-épiceries sont équipés de tiges de bambou sur lesquelles sont plantés les fruits et légumes qu’ils proposent, ingénieux système !







 
 
 
Notre batelier, en plus de guider la barque, nous fait l'étalage de ces qualités artistiques en fabricant diverses compositions à partir de tiges de cocotier d'eau. Il prend également soin de nous en nous régalant d'ananas délicieusement sucrés.


 
 
Quelques pauses à terre sont l’occasion de se rapprocher de l’activité entre les canaux. Nous parcourons quelques kilomètres au gré des sentiers sillonnant à travers les cultures. Notre accompagnateur pense nous impressionner en nous montrant fruits et végétaux de la région mais il ne se doute pas que Marie est une spécialiste. Elle a réponse à toutes ses questions et identifie aisément jacquier, carambole, canne à sucre, citronnelle, fruit du dragon, mangue…
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Une autre pause nous amène à découvrir une petite fabrique de nouilles de riz, dans un cadre familial et artisanal.










 Les abords du Mékong sont très agréables, les marchés grouillent de monde et les petites cantines sont très fréquentées, le tout sous l’œil protecteur d’une immense statue du vieil oncle Ho.

jeudi 27 septembre 2012

Ho Chi Minh City


Nous débutons notre chapitre vietnamien par sa capitale, la plus grande ville du sud du pays du dragon, à savoir Saigon, officiellement Ho Chi Minh Ville, en hommage au vieil « oncle à la volonté éclairée », véritable star nationale. Nous trouvons refuge pour la nuit dans un petit quartier aux ruelles étroites dans une pension de famille vietnamienne. Comme tous les appartements du quartier le salon donne directement sur l’extérieur, la télévision toujours omniprésente, diffusant soap locaux ou clips anglophones. Très peu d’intimité semble leur suffire, la vie quotidienne de la cuisine et des pièces à vivre se prolonge jusque dans la rue.

Ho Cho Minh Ville distille les mêmes classiques que les villes asiatiques déjà visitées (Bangkok ou Phnom Penh), à savoir des petites échoppes et autres commerces ambulants, une circulation dense et un peu folle, pas mal d’activité jours et nuits (par exemple les parcs sont assaillis très tôt le matin, à partir de 5h, par joggers et cours d’aérobic en groupe). Cependant, quelques nuances nous semblent typiquement vietnamiennes :

-          Le chapeau pointu n’est pas un objet de folklore, une majorité de femme porte ce couvre-chef très pratique puisque parfaitement adapter à la météo de Saigon alternant très rapidement pluie diluvienne et soleil éclatant ;

 




-          L’architecture de certains quartiers rappelle que l’influence coloniale française n’a cessé qu’il y a soixante ans après une période longue de près d’un siècle. La poste centrale, qui ressemble à s’y méprendre à une gare ferroviaire, a été construite par Gustave Eiffel et nous donne l’illusion de se trouver en plein Paris. La cathédrale voisine nous rappelle que les français se sont installés ici en important leur religion (on ne sait pourquoi mais elle semble être l’endroit chic pour les photos de marié vietnamiens). Le théâtre municipal ou encore l’hôtel de ville sont d’autres bâtiments à l’architecture qui nous est familière.


 




















 
-          La circulation est dense mais composé à 90 voire 95% de deux roues motorisés, la voiture et les bus semblant être des intrus. Les motos ou scooters sont souvent garés dans le salon le soir alors que la journée tous les espaces disponibles sont autant d’aire de stationnement payant : trottoirs, hall d’entrée d’hôtel ou encore salles de karaoké. Il est possible de transporter toute la famille (on a vu jusqu’à trois enfants sur un scooter bien sûr accompagnés de leur parents, les sièges bébé installés à l’avant peuvent être très pratiques). Les accrochages semblent plutôt rares et le port du casque est obligatoire, celui-ci étant souvent devenu un accessoire vestimentaire à part entière, objet d’un concours d’originalité. Outre les personnes, les deux roues transportent aussi les marchandises représentant des charges et des volumes imposants pour des convois spectaculaires.










Un musée dédié à la guerre du Vietnam nous rappelle les atrocités commises pendant plus quinze années pour que le sud et le nord du pays ne forme qu’un. L’ennemi américain y est bien sûr en très mauvais posture, y sont détaillés et présentés massacres de villageois, volonté internationale allant à l’encontre de cette guerre, recours à l’agent orange  et ses conséquences (l’agent orange est un agent chimique permettant de détruire forêts et végétation et ainsi de découvrir l’ennemi Viêt-Cong, seulement les effets sur les populations confrontés au produit et surtout sur leur descendance sont loin d’être neutre, il faut parfois avoir l’estomac bien accroché devant les photos de certaines malformations).

 
 
Nous tentons de varier notre alimentation constituée principalement de riz ou de noodles en changeant de quartier à la recherche d’un peu de diversité. Nous tombons dans un petit restau familiale, par chance la mère de famille parle un peu français du fait d’un long séjour au Canada et nous traduit le menu, nous permettant d’éviter la spécialité : la soupe de chien.

La médecine vietnamienne, vieille de 3000 ans, à base de plantes et d’acupuncture notamment, est encore aujourd’hui autant utilisée par les vietnamiens que la médecine chimique classique. Un musée est consacré à cette médecine traditionnelle, recensant 3 millénaires de savoir à travers ustensiles, plantes, racines… dans le décor d’un bâtiment typique tout en bois foncé.

 







jeudi 20 septembre 2012

Le Cambodge encore... et Angkor



Après avoir testé le bus, le tuk-tuk, le vélo, maintenant un petit tour en moto sur les pistes pour rejoindre un embarcadère quelques kilomètres plus loin et monter à bord d’un hors-bord. Six heures de voyage sur le Tonlé Sap pour un aperçu de la vie dans les villages flottants, les pauses se font dans les épiceries flottantes, les nouveaux passagers accostent le bateau en jonque.
 
 












 
 
Un passage étroit amène le chaos sur l’embarcation qui est bientôt jonchée de branches, feuilles et toutes bestioles qui vont avec, tout le monde est debout rassemblé au centre, dans la bonne humeur. Finalement une belle navigation qui nous amène à bon port à Siem Reap, où nous occupons l’après-midi dans les marchés à affuter notre sens du marchandage qui commence à devenir performant.

Nous reprenons le vélo pour explorer le site d’Angkor, l’ancienne capitale de l’Empire Khmer du temps de sa splendeur. Nous débutons par Angkor Wat, dédié à Vishnou, le plus connu, le plus grand, le plus majestueux avec d’immenses bas-reliefs ornant les murs des galeries. Nous continuons par Phnom Bakkeng, temple pyramide au sommet d’une montagne, au pied de laquelle Aline verra son premier éléphant !





 
 
Nous rejoignons le Bayon, en passant par la majestueuse porte sud. 54 tours ornées chacune de quatre visages illustrant les quatre vertus de bouddha : la sympathie, la pitié, l’humeur égale et l’égalité.
 













Notre journée se termine au Ta Phnom, temple livré à la jungle, les racines de l’arbre appelé fromager se faufilent entre les pierres, traversent les pièces de part et d’autre, un ensemble magnifique !







Légèrement courbaturés suite à notre journée à pédales entre les temples, la dernière journée à Siem Reap se passe à la piscine, assis à une terrasse puis au marché de nuit pour un massage suivi d’une séance de fish spa. Les poissons sont voraces, a priori ils seraient privés de nourritures et  affamés  ils se ruent sur les peaux mortes et autres mycoses des touristes. Drôles de sensations !








 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nous voilà de retour à Phnom Penh pour une balade au palais royal. Puis une visite un tantinet sordide du S21 nous rappelle qu’il y a peu le Cambodge vivait sous la terreur des Khmers Rouges : il s’agit d’une ancienne école transformée en camp de concentration par les hommes de Pol Pot.
 





Notre rencontre française, Roland nous convie à déguster un délicieux couscous concocté par sa cuisinière cambodgienne. Certes ce plat est loin d’être une spécialité locale mais nous avons la chance au cours de ce déjeuner de goûter au fruit dont raffolent : le dourian, un fruit vert, à l’aspect crémeux et surtout à l’odeur nauséabonde proche d’un fromage bien fait ce qui permet aisément de le localiser dans la rue. Cette expérience gustative s’avère finalement plutôt convaincante, le dessert et le fromage en une fois c’est pratique.
 


Nous poursuivons nos expériences culinaires en fréquentant les cuisines de rue, la commande n’est pas toujours facile à passer et nous ne sommes pas sûrs d’identifier clairement ce que nous avalons. Par contre la famille de cuisinières examine, intriguée et ébahie,…. le nez de Marie qu’elles trouvent « beautiful ».

Malgré la période de mousson peu propice à la baignade, nous décidons de passer quelques jours dans la principale station balnéaire du pays, Sihanoukville. Nous mettons à profit les trois premiers jours de pluies incessantes pour déguster les spécialités maritimes du coin : crabes, barracudas, écrevisse à des prix dérisoires. Nous nous en tenons au classique au vus des produits proposés sur les étals du marché : requins, poulpes…
 





 
Les rues regorgent de fruits aux couleurs vives et attrayantes, nous nous délectons de fruits du dragon, mangoustans, longanes, ramboutans….
 

 
Le jour où nous avons prévu de quitter Sihanoukville, le soleil pointe enfin son nez. Nous restons deux jours de plus pour profiter de la plage voisine et des vagues du Golfe du Siam. Notre quiétude est parfois interrompue par quelques sympathiques vendeurs ambulants qui rivalisent de ruse et de bons mots pour nous vendre bracelets, lunettes ou autres substances illicites…

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le temps passe vite et notre programme en Asie du Sud-Est en encore chargé, les voisins vietnamiens et laotiens nous attendent.

mardi 11 septembre 2012

Au pays du grand sourire


Un dernier trajet en train thaïlandais nous mène près de Poipet, un tuk-tuk nous attend à la gare pour nous conduire à la « frontière ». A l’arrivée, des hommes tentent de nous diriger vers le bureau des visas, mais nous ne sommes pas dupes! La vraie frontière est quelque 300 mètres plus loin, ici c’est une agence qui vend des visas aux touristes moyennant une grosse commission…

Nous arrivons donc au véritable poste frontière, nous donnons nos passeports aux douaniers, au-dessus de leur tête une pancarte officielle indique : « visa étranger = 20 dollars ». Mais sur leur bureau un vulgaire bout de papier avec de grosses lettres enfantines indique « 20 dollars + 3 dollars », pourquoi ? On ne sait pas… ou plutôt on a une petite idée.

A la sortie, les petites arnaques continuent, un bus gratuit nous emmène à la gare routière, nous achetons deux billets direction Phnom Penh, Loïc discutant avec les chauffeurs apprend vite que nous venons de payer le double du prix au guichet « touristes ».


Après un premier contact nocturne avec la capitale cambodgienne, nous dégotons un petit hôtel, l’accueil est très souriant, nous sommes rassurés, nous voilà au pays du sourire !

En attendant Aline, la sœur de Loïc, qui nous rejoint pour une semaine, nous commençons à découvrir la ville. La promenade du dimanche après-midi sur le quai Sisowath, le long de l’imposante rivière Tonlé Sap, nous expose un panel de divertissement : les plus sportifs shootent dans de petites balles en osier (Loïc est en ébullition : un ballon, un ballon!!!), d’autres apportent des offrandes au temple, des marchands ambulants vendent fruits, cacahuètes et ballons… Pendant ce temps, quelques badauds observent les bateaux à moteur naviguer sur la rivière.
 
 


Une petite pointe de mal du pays nous amène à l’Institut Français, on feuillète quelques journaux, on fait des rencontres francophones, Roland nous invite chez lui pour déguster un délicieux couscous. Le cinéma nous propose la projection de Gadjo Dilo, de Tony Gatlif. On a fait le plein, on peut retourner à la découverte du Cambodge.
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Aline est arrivée, dès le lendemain, nous l’emmenons goûter aux odeurs du marché russe (rien de russe mais les russes venaient s’y approvisionnaient pendant l’occupation vietnamienne). Déambulant dans les allées entre viandes et poissons séchés, montres et portefeuilles de contrefaçon, nous tombons nez à nez avec des œufs, à l’intérieur un poussin grillé est lové attendant d’être dégusté, nous n’osons pas tenter l’expérience.
 

 





Et pour le premier contact d’Aline avec la culture bouddhique et les temples, nous faisons un détour par le Wat Phnom, le plus vieux temple de la ville au sommet d’une mini colline de 30 mètres.

 






Après ce premier passage dans la capitale, Battambang nous attend. A l’arrivée en bus, nous sommes très vite repérés, les conducteurs de tuk-tuk brandissent des pancartes, vont jusqu’à monter dans le bus afin de nous proposer leurs services. C’est ainsi que nous nous laissons guider pour l’après-midi, en commençant par le bambou-train, une plate-forme en bambou entraînée par un  moteur de tondeuse (original !!) nous ballade dans la campagne, nous permet de visiter un petit village où tous attendent le porte-monnaie du touriste, les enfants proposent la visite de la briqueterie, les femmes vendent de l’eau et des noix de coco, ou encore des étoffes de soie.
 



 
 
 
 
 
 
 
 

 
En fin d’après-midi, nous assistons à un spectacle étonnant. Nous arrivons au pied d’une colline cachant plusieurs grottes à l’intérieur desquelles les Khmers Rouges assassinèrent des milliers de personnes. Et à la tombée de la nuit, des millions de chauve-souris sortent d’une des grottes, le cortège peut durer jusqu’à une heure.
 



Nous sommes en période de mousson, nous rentrons sous une pluie battante mais très rafraîchissante. Le lendemain, c’est en vélo que nous partons en direction de la campagne pour la visite de quelques temples aux abords de la piste. Cette même piste est bordée de maison sur pilotis devant lesquelles les feuilles de riz sèchent au soleil. Sous les maisons des hamacs suspendus bercent les enfants ou leurs parents pendant la sieste.
 


Le temple Wat Ek est entouré de champs de lotus d’une part, puis d’un amas de blocs de pierre témoignant de la présence de l’ancien temple, le tout sous l’œil bienveillant d’un immense bouddha.




 
 

Sur le chemin du retour, nous sommes stoppés par une grosse averse, nous en profitons pour grignoter un morceau à l’abri d’une petite épicerie, dégustation de Comté pour tout le monde, nos hôtes font la grimace en recrachant et sont étonnés de nous voir manger ça !
 



 

 
 
 
 
 
 
 
 
Quelques haltes autour de temples plus clinquants que le Wat Ek ponctue notre retour. Nous avons bien mérité une bonne bouffe, la spécialité cambodgienne : poulet amok ou poisson amok, plat à base crème de coco accompagné de riz, délicieux !

Nous sommes prêts pour attaquer le gros morceau du Cambodge, l'endroit que tous les touristes de passage dans le pays viennent visiter : Angkor.