Depuis quelques semaines déjà, la
frontière chilienne n’est jamais trop loin et nous allons enfin la traverser.
Nous quittons la Patagonie argentine pour la proche Patagonie chilienne. Nous
traversons la frontière chilienne à Rio Turbio ville minière assez sombre pour
arriver quelques minutes plus tard à Puerto Natales, petite ville en bordure de
fjord aux maisons de bois colorés.
Une fois encore la principale
activité du coin est le tourisme. L’élevage
ovin est la seconde ressource du coin comme en témoigne les océans de troupeaux
de moutons (ce n’est pas une exagération) que nous croisons sur la route.
Naïvement, nous nous étions imaginés passer le fête de Noël dans l’hémisphère et donc sous la chaleur. Ici, les journées durent certes plus de 18h (pas facile de se coucher quand la nuit tombe à 23h et le jour se lève à 4h30) mais les nuits sont fraîches et souvent très venteuses. Cela ne nous empêchera pas de fêter le jour de l’an dans le jardin autour d’un asado.
Naïvement, nous nous étions imaginés passer le fête de Noël dans l’hémisphère et donc sous la chaleur. Ici, les journées durent certes plus de 18h (pas facile de se coucher quand la nuit tombe à 23h et le jour se lève à 4h30) mais les nuits sont fraîches et souvent très venteuses. Cela ne nous empêchera pas de fêter le jour de l’an dans le jardin autour d’un asado.
Avant cela, nous fêtons Noël dans
la conviviale auberge du Melting Pot tenue entre autre par Audrey, amie
d’enfance de Marie. Nous sommes comme chez nous à un tel point que, pour dépanner, nous assurons
nous-mêmes l’accueil de l’auberge le lendemain de notre arrivée.
Nous découvrons la ville et ses
alentours à pied. A notre grande surprise, monter jusqu’ au sommet du Mont
Dorotea est payant car l’accès se fait par une propriété privée. C’est toujours
rageant quand marcher devient payant. Nous ravalons notre déception après avoir
profité du magnifique point de vue qu’offre le sommet (une véritable vue
aérienne sur la ville, le fjord et ses alentours) et surtout nous retrouvons
totalement le sourire lorsque la patronne de l’estancia à qui nous nous
sommes acquittés du billet d’entrée nous convie à la table d’un copieux
goûter local.
La principale raison de
l’existence d’infrastructure touristique à Puerto Natales se justifie par la
présence à proximité du plus beau des parcs nationaux chiliens : le Torres
del Paine du nom des trois tours rocheuses se dressant à plus de 2600m au
centre du parc. Nous y passons quatre jours pour un trek nous offrant des vues
magnifiques sur des paysages d’une diversité étonnante. Nous démarrons tout
d’abord par des collines ondulantes et verdoyantes dont les sommets servent
souvent de point d’observation pour les troupeaux de guanacos du coin. Puis
nous nous rapprochons des sommets enneigés, après quelques kilomètres
d’ascension nous pénétrons dans une première vallée nous permettant d’approcher
du cœur du massif. Avec le lever du soleil, nous gravissons quelques mètres de
sentiers jusqu’au au pied des trois tours illuminés par la lumière rasante du
crépuscule. Puis nous longeons des lacs d’eau bleue turquoise. A l’extrémité
d’une autre vallée, nous admirons le glacier Grey et les multiples blocs de
glace qu’il rejette à la surface du lac voisin.
Nous parcourons plus de 80 km en quatre jours. La nourriture est rationnée pour éviter que nos épaules
supportent un poids trop important. La météo est toujours aussi surprenante, au
cours de ces quelques jours, nous connaitrons les coups de soleils (surtout les nez blancs très fragiles de la bande des cousins franc-comtois qui nous ont rejoints), les
bourrasques de vents puissantes au point de nous déséquilibrer dans notre
marche, une nuit et une matinée de pluie diluvienne avec inondation de tente
pour certains, nous apercevrons même de gros flocons de neige quelques mètres
plus haut. Ces variations de météo sont très bien résumés par cette
phrase inscrite à l’accueil d’un camping : « ne nous demandez
pas la météo, nous sommes en Patagonie ».
Ces quelques jours de trek nous
ont bien harassés mais tout notre troupe s’en est plutôt très bien tirée au vue
des différents témoignages que nous recueillons de touristes croisés à Puerto
Natales : randonnée écourtée pour cause de temps exécrable, de douleur
quelconque ou encore pour inondation complète du matériel. A notre retour, nous
pourrons célébrer le passage en 2013 avec satisfaction et des images plein la
tête.
Après une journée de repos bien
mérité, nous poussons un peu plus au sud jusqu’à ce que la mer et nous arrête
et que nous rencontrons le bout du continent sud-américain, nez à nez avec le
Détroit de Magellan, cet étroit passage longtemps route de navigation la plus
courte pour les Indes et moyen d’éviter le dangereux et houleux Cap Horn
quelques centaines de kilomètres plus au Sud.
Nous passons une journée à Punta
Arenas, grosse ville industrielle et portuaire au bord du détroit habité en
majorité par des immigrés européens (particulièrement croates) qui ont été les
seuls à s’accommoder aux conditions climatiques de l’endroit.
Une bateau nous conduit au cœur du
détroit jusqu’à l’île Magdalena. A proximité de celle-ci, nous apercevons des
petites formes noires et blanches à la surface de l’eau. Il s’agit de manchots
(manchots de Magellan exactement) qui rentre de leur journée de pêche et qui
regagne l’île toute proche où une colonie de plus de 120 000 spécimens s’y
est installée et se reproduit. Nous nous baladons au milieu de cette marée de
manchots, notre présence ne semblant pas les déranger. Nous nous délectons de
leur démarche si amusante et de leurs chutes maladroites.
Nous occupons nos derniers jours
à Puerto Natales à braver les bourrasques de vents sur des bicyclettes le long
du fjord, à chercher vainement à voir un condor un jour de pluie sans vent (les
conditions idéales… pour ne rien voir).
Un long voyage nous attend pour
regagner le nord du Chili et poursuivre notre découverte de l’Amérique du Sud.
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