lundi 28 janvier 2013

Chili suite et fin.


Après Pucon et ses lacs, nous retrouvons l’air de la ville à Santiago, et sommes agréablement surpris à notre arrivée dans la capitale par le calme qui y règne
Nous trouvons l’endroit idéal pour buller deux jours en attendant Max qui nous rejoint pour 3 semaines,  des canapés moelleux à souhait, une cour intérieure ensoleillée, difficile de trouver la motivation pour partir à la découverte de la ville…

Ben et Yamna, rencontrés en Patagonie se trouvent à Santiago et viennent nous rejoindre, partageant tous les quatre le même intérêt pour la « bonne bouffe », nous nous concoctons de bons petits plats et une envie de Ben de manger des sushis nous fait parcourir la ville à la recherche des ingrédients, une fois la confection terminée nous nous retrouvons devant une bonne centaine de ces spécialités japonaises à déguster au Chili !
 

 
 
 
 
 
 
Max arrivé avec quelques heures de retard, il neige à Paris …, part avec Loïc pour une visite éclair de Santiago : le palais de la Moneda, palais présidentiel depuis 1846, un des symboles de la république chilienne ; l’ascension du cerro San Cristobal… en taxi, là-haut un parc dominé par la statue de la vierge de l’Immaculée Conception,  très fréquenté le week-end offre une vue imprenable, étendue sur tous les quartiers et pour finir, passage dans le quartier de la Bellavista à l’heure de l’apéro, quartier bohème coloré, on l’on trouve galerie d’art, cafés, restos…
 
 
 
Le lendemain, nous nous dirigeons en bus vers Valparaiso à l’ouest, ville qui inspira Pablo Neruda.
Nous nous promenons de collines en collines observant la vue sur la baie, admirant des fresques dans un musée à ciel ouvert et les nombreuses peintures murales et graffitis ornant les murs des maisons.



 
 
 
De places en places, à travers les ruelles nous déambulons au son de fanfare dans cette ville multicolore. Le soir,en face de l'hotel, un groupe de filles danse au rythme des percussions sur une place aux allures de celle de Gaudi à Barcelone.
 
 
De vieux funiculaires et ascenseurs partent à l’assaut de quelques-unes des 45 collines entourant la ville.
Nous nous apprêtons à en emprunter un après avoir traversé le vieux centre historique, près du port, centre classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous parcourons innocemment quelques rues pour nous y rendre, une marchande me fait signe de cacher mon appareil photo, avant de nous faire interpeler par une voiture de police qui nous demande de ne pas nous attarder ici, les attaques avec armes blanches seraient fréquentes. Pas très fiers nous nous dirigeons sans tarder vers l’ascenseur, et faisons un petit tour au milieu d’autres victimes potentielles aux objectifs plus imposants que les nôtres, nous ne risquons plus rien !
 
 
 
 
Nous rentrons tranquillement vers le centre de la ville, Max nous invite à manger, nous découvrons la boisson locale le Pisco sour, et nous régalons avant d’aller siroter une bière dans un des nombreux bars bondés, ici c’est la fête tous les soirs !

C’est l’heure d’aller nous coucher, demain la visite d’une des demeures de Pablo Neruda et de sa femme, Mathilde nous attend.

La maison sur 5 étages surplombe la baie, chaque pièce est meublé et décoré avec gout et de façon original, il aimait chiner dans les brocante et les ventes aux enchères toutes sortes d’objets, tel un cheval de manège en bois, des meubles de bateaux, et j’en passe.
La vue sur la mer est omniprésente, derrière toutes ces vitres, vitraux et verrières.

L
a visite terminée, nous prenons le métro pour un coup d’œil sur le Pacifique à Villa del Mar, nous arrivons à La Baule chilienne, de grandes barres d’immeubles dominent une plage bondée sur laquelle nous trouvons une petite place pour poser nos serviettes.
 
Certains vont se baigner, d’autres scrutent les tagueurs qui reproduisent les fonds marins sur les parapets, un couple se décide à jouer aux raquettes se plaçant de part et d’autre de notre campement avant de se rasseoir 2 minutes plus tard comprenant que l’idée n’était pas lumineuse.

Quelques heures et stations de métros plus tard nous sommes dans le bus qui nous conduit à Chanaral.
La ville ne comporte pas grand intérêt mais les habitants sont très fiers de leur parc national Pan del Azucar, dans lequel nous passons une journée.
Sur la plage, avant d’emprunter le sentier qui mène au mirador, nous photographions une colonie de pélicans qui s’ébrouent, secouent leur goitre, vont et viennent à la vue des baigneurs.

Deux heures de marche dans un désert parsemé de cactus, sous un soleil de plomb, nous amène sur une colline d’où nous surplombons la baie s’ouvrant sur l’immensité du Pacifique, sur le chemin du retour nous observons des lamas qui eux-mêmes nous observent juchés sur leur perchoir.
 


 
Une petite plage de sable blanc s’offre à nous pour conclure la journée dans le parc, nous nous baignons entourée de quelques méduses, et séchons tranquillement en attendant le mini-bus.

Un dernier trajet sur les routes chiliennes nous attend, nous nous offrons un petit resto pour clore notre passage dans la ville, au menu poulet rosé peu frais, la nuit dans le bus sera un peu agité, heureusement il est équipé de toilettes …
Calama : nous y passons deux jours en attendant qu’un bus parte vers la Bolivie.

La ville minière (mines de cuivre), considérée comme hideuse par un guide touristique dont je tairai le nom, nous parait plutôt sympathique, les petites places sur lesquelles nous prenons nos petits déjeuners autour d’une fontaine sont calmes, ombragés par des arbres en fleurs.
 
Le soir nous dinons dans un marché servant le menu local, ragout de mais, viande et riz, arrosé de la boisson universelle : le litre de coca-cola.

Et dimanche après-midi nous retrouvons les locaux dans leur parc, sous des parasols, grillant des morceaux de viande toute l’après-midi et se remplissant de soda (vendus ici en pack de 3 fois 3 litres), pendant ce temps en bons franchouillards nous tapons la belote. On nous offre des bières en échange de photos, tous nous claquent la bise, nous échangeons quelques mots d’espagnols, et repartons.
 

Notre passage au Chili est terminé, nous partons demain à la découverte d’un autre pays, la Bolivie.

jeudi 17 janvier 2013

Entre Chili et Argentine, la Cordillère



 
Le Chili et l’Argentine ont en commun 3500 kilomètres de frontières serpentant à travers la Cordillère des Andes. En effet depuis la Patagonie australe et ses fjords jusqu’aux paysages désertiques du nord de deux pays, la chaîne montagneuse sert de barrière naturelle. La grande amplitude de latitude entre le nord et le sud de ces pays permettent d’y découvrir des paysages d’une diversité incroyable : des îles, des reliefs verdoyants, des glaciers, des sommets enneigés, des volcans, des lacs, d'immenses steppes broussailleuses, des plages ensoleillées, puis nous attendent plus au nord des oasis, des déserts arides, des lacs salés, des canyons.
Après quelques semaines consacrées à la zone la plus australe du continent, un demi-tour est au programme pour remonter plus au nord. Mais, entre la région de Magellan où nous démarrons l’année 2013 (d'ailleurs meilleurs voeux de notre part à tout le monde) et le centre du Chili se dresse une zone très peu fréquentée par les véhicules roulants car étant un véritable labyrinthe entre vallées et fjords. Nous sommes donc contraints de revenir sur nos pas et de repasser par les endroits que nous avons déjà explorés à l’est de la cordillère, côté argentin.
Nous en profitons pour nous octroyer sur le trajet un peu de repos. Eh oui bien qu’il soit en vacances, le voyageur a parfois besoin de repos (ne serait-ce que pour alimenter ce blog de ces quelques lignes). Ainsi, nous passons de nouveau quelques jours à El Calafate, cette fois-ci uniquement pour admirer la lagune derrière la baie vitrée de notre auberge enfoncée dans le canapé mais aussi pour fêter les 31 ans d’un des deux voyageurs (tiens donc lequel des deux ?) en compagnie des cousins franc-comtois et de Yamna et Ben, un couple de routards croisé plus tôt.
 
 

Notre remontée vers le nord est également l’occasion de passer plusieurs fois d’un pays à l’autre, de quoi garnir encore davantage en tampons nos passeports déjà bien chargés, de jouer au jeu des sept différences entre Chili et Argentine (le meilleur vin côté chilien, la meilleure viande côté argentin, le coût de la vie un plus accueillant côté chilien, la consommation de maté plus prononcée côté argentin), de comparer leurs services douaniers (les argentins sont d’une désinvolture sympathique, alors que les chiliens se caractérisent par leur intransigeance traquant méthodiquement le moindre produit interdit).
 


C’est ensuite à Pucon que nous marquons une pause dans notre remontée, pour quelques jours de camping au bord du lac de Villarica et à quelques kilomètres des neiges éternelles du volcan du même nom visibles à des dizaines de kilomètres à la ronde. Un volcan d’ailleurs encore actif comme en témoignent les signalisations d’évacuation d’urgence dans la ville et même un feu tricolore avertissant de l’état d’activité du cratère voisin.


 
 
 
 
 
Un lac, des montagnes, des rivières, de la neige, l’endroit est propice à la pratique d’activité sportive en tout genre. Nous constatons une grosse concentration de sportifs lors de notre arrivée. Nous avons la raison de cette effervescence tôt le lendemain, la présence d’hommes en combinaison sur la plage nous apprend que le départ d’un triathlon international est imminent.

Pour nous ce sera quatre jours de camping, de barbecues et de baignades rafraichissantes. L’endroit est très fréquentés par les chiliens en pleine période de vacances estivales. Leur présence au camping ne passent d’ailleurs pas inaperçue, en effet l’ambiance y est très festive jusqu’à très tôt le matin.


Nous rompons notre quiétude une journée pour une rando dans le parc Huerquehue. De chouettes paysages nous y attendent. Le soleil tape très fort et la chaleur l’accompagne, mais les forêts d’araucarias (sorte de pins aux feuilles d’aiguilles triangulaires, emblèmes du coin) nous offrent un peu d’ombres et les nombreux petits lacs un peu de fraîcheur.



 
 
 
 
 
 
Nous poursuivons notre cure de remise en forme à Santiago, où nous découvrons une capitale chilienne beaucoup plus calme qu’imaginée (les vacances d’été peut-être ?). Nous sommes en pleine forme pour attaquer la suite de nos aventures. Conscients que notre retour se rapproche (plus que deux mois qui vont passer très vite), nous sommes prêts pour ne pas perdre un minute et en profiter jusqu’au bout.

samedi 5 janvier 2013

Presqu'au bout du monde.



Depuis quelques semaines déjà, la frontière chilienne n’est jamais trop loin et nous allons enfin la traverser. Nous quittons la Patagonie argentine pour la proche Patagonie chilienne. Nous traversons la frontière chilienne à Rio Turbio ville minière assez sombre pour arriver quelques minutes plus tard à Puerto Natales, petite ville en bordure de fjord aux maisons de bois colorés.
 
Une fois encore la principale activité du coin est le tourisme. L’élevage ovin est la seconde ressource du coin comme en témoigne les océans de troupeaux de moutons (ce n’est pas une exagération) que nous croisons sur la route.



Naïvement, nous nous étions imaginés passer le fête de Noël dans l’hémisphère et donc sous la chaleur. Ici, les journées durent certes plus de 18h (pas facile de se coucher quand la nuit tombe à 23h et le jour se lève à 4h30) mais les nuits sont fraîches et souvent très venteuses. Cela ne nous empêchera pas de fêter le jour de l’an dans le jardin autour d’un asado.

Avant cela, nous fêtons Noël dans la conviviale auberge du Melting Pot tenue entre autre par Audrey, amie d’enfance de Marie. Nous sommes comme chez nous à un tel point que, pour dépanner, nous assurons nous-mêmes l’accueil de l’auberge le lendemain de notre arrivée.

Nous découvrons la ville et ses alentours à pied. A notre grande surprise, monter jusqu’ au sommet du Mont Dorotea est payant car l’accès se fait par une propriété privée. C’est toujours rageant quand marcher devient payant. Nous ravalons notre déception après avoir profité du magnifique point de vue qu’offre le sommet (une véritable vue aérienne sur la ville, le fjord et ses alentours) et surtout nous retrouvons totalement le sourire lorsque la patronne de l’estancia à qui nous nous sommes acquittés du billet d’entrée nous convie à la table d’un copieux goûter local.
 



La principale raison de l’existence d’infrastructure touristique à Puerto Natales se justifie par la présence à proximité du plus beau des parcs nationaux chiliens : le Torres del Paine du nom des trois tours rocheuses se dressant à plus de 2600m au centre du parc. Nous y passons quatre jours pour un trek nous offrant des vues magnifiques sur des paysages d’une diversité étonnante. Nous démarrons tout d’abord par des collines ondulantes et verdoyantes dont les sommets servent souvent de point d’observation pour les troupeaux de guanacos du coin. Puis nous nous rapprochons des sommets enneigés, après quelques kilomètres d’ascension nous pénétrons dans une première vallée nous permettant d’approcher du cœur du massif. Avec le lever du soleil, nous gravissons quelques mètres de sentiers jusqu’au au pied des trois tours illuminés par la lumière rasante du crépuscule. Puis nous longeons des lacs d’eau bleue turquoise. A l’extrémité d’une autre vallée, nous admirons le glacier Grey et les multiples blocs de glace qu’il rejette à la surface du lac voisin.








Nous parcourons plus de 80 km en quatre jours. La nourriture est rationnée pour éviter que nos épaules supportent un poids trop important. La météo est toujours aussi surprenante, au cours de ces quelques jours, nous connaitrons les coups de soleils (surtout les nez blancs très fragiles de la bande des cousins franc-comtois qui nous ont rejoints), les bourrasques de vents puissantes au point de nous déséquilibrer dans notre marche, une nuit et une matinée de pluie diluvienne avec inondation de tente pour certains, nous apercevrons même de gros flocons de neige quelques mètres plus haut. Ces variations de météo sont très bien résumés par cette phrase inscrite à l’accueil d’un camping : « ne nous demandez pas la météo, nous sommes en Patagonie ».

Ces quelques jours de trek nous ont bien harassés mais tout notre troupe s’en est plutôt très bien tirée au vue des différents témoignages que nous recueillons de touristes croisés à Puerto Natales : randonnée écourtée pour cause de temps exécrable, de douleur quelconque ou encore pour inondation complète du matériel. A notre retour, nous pourrons célébrer le passage en 2013 avec satisfaction et des images plein la tête.

Après une journée de repos bien mérité, nous poussons un peu plus au sud jusqu’à ce que la mer et nous arrête et que nous rencontrons le bout du continent sud-américain, nez à nez avec le Détroit de Magellan, cet étroit passage longtemps route de navigation la plus courte pour les Indes et moyen d’éviter le dangereux et houleux Cap Horn quelques centaines de kilomètres plus au Sud.

Nous passons une journée à Punta Arenas, grosse ville industrielle et portuaire au bord du détroit habité en majorité par des immigrés européens (particulièrement croates) qui ont été les seuls à s’accommoder aux conditions climatiques de l’endroit.

Une bateau nous conduit au cœur du détroit jusqu’à l’île Magdalena. A proximité de celle-ci, nous apercevons des petites formes noires et blanches à la surface de l’eau. Il s’agit de manchots (manchots de Magellan exactement) qui rentre de leur journée de pêche et qui regagne l’île toute proche où une colonie de plus de 120 000 spécimens s’y est installée et se reproduit. Nous nous baladons au milieu de cette marée de manchots, notre présence ne semblant pas les déranger. Nous nous délectons de leur démarche si amusante et de leurs chutes maladroites.






Nous occupons nos derniers jours à Puerto Natales à braver les bourrasques de vents sur des bicyclettes le long du fjord, à chercher vainement à voir un condor un jour de pluie sans vent (les conditions idéales… pour ne rien voir).

Un long voyage nous attend pour regagner le nord du Chili et poursuivre notre découverte de l’Amérique du Sud.