samedi 24 novembre 2012

Plein la vue




Quelques heures de ferry nous suffisent pour traverser le détroit de Cook qui sépare l’île du sud de l’île du nord. Les divers avis que nous avons récoltés sur cette partie de la Nouvelle-Zélande nous conseillent de privilégier la côte Ouest (la West Coast), a priori sauvage et moins fréquentée. Deux petits inconvénients nous ont été précisés : d’une part le surnom de cette région est la « Wetcoast » pour le fort taux d’humidité qui y règne, d’autre part les « sandflies », petits moucherons qui peuvent s’avérer très agressifs et un brin envahissants.

 Effectivement, de fréquentes averses nous rappellent régulièrement que le surnom donné à la région n’est pas usurpé. Par ailleurs, dès notre premier soir, nous regardons tout d’abord incrédules nos voisins de camping enfermés dans leur véhicule, que nous ne tardons pas à imiter accompagner d’une nuée de ces fameux « sandflies ». Par la suite, ces petites mouches s’avèrent plus discrètes mais terriblement efficaces en terme de piqures comparés à leur taille de moucherons.


Notre routine de campeur commence à être bien organisée. Chaque soir, un décor très accueillant entoure le site où nous passons la nuit, bien souvent composé d’un lac, d’un coucher de soleil et de montagnes enneigées en fond. A intervalles réguliers, nous profitons de l’eau chaude d’une piscine municipale pour une toilette souvent bien méritée. Comme de vrai aventuriers aguerris, nous tentons même de cuisiner au feu de bois, Marie faisant preuve d’une ténacité étonnante pour obtenir des flammes malgré un crachin régulier et des courants d’air constants.


 



Nous avalons la route en observant des paysages de cartes postales parce que la Nouvelle-Zélande est avant tout un pays de paysage. A ce titre, la côte ouest mérite évidement le détour, l’érosion et le temps nt produit une œuvre superbe, les vagues viennent se heurter sur les falaises et les rochers et parfois même s’engouffrer sous ceux-ci comme aux Pancakes Rocks, d’étonnant rochers verticaux composés de multitudes de strates comme une pile de… pancakes.





Puis s’ensuit d’immenses plages sablonneuses jonchées de troncs d’arbres flottés rejetés par les vagues. Au même endroit, il est possible de trouver une des richesses de la région, des pierres de jade, pierres de couleur vertes servant à la fabrication de bijoux d’inspiration maoris. Marie s'en remplit bien sûr les poches (de cailloux pas de bijoux).





Encore plus au sud, les montagnes se rapprochent encore de l’océan et les glaciers sont visibles à quelques kilomètres de la côte seulement.



A l’extrême sud se trouve la région des fjords et l’état sauvage s’accentue encore : nous traversons des vallées immenses coincées entre des parois de montagnes dont nous ne voyons pas le sommet perdu dans les nuages, des cascades dévalant des falaises sur des centaines de mètres de hauteur. Par endroit des petits lacs reflètent les sommets des montagnes et leur surnom de Mirror Lakes prend son sens.






 


Outre les impressions d’immensité, les couleurs que nous voyons rendent le paysage magnifique, le bleu turquoise des rivières et des lacs étant notamment remarquable.




Les néo-zélandais sont très bien organisés pour valoriser leur patrimoine naturel, les chemins de randonnées sont par exemple très bien entretenus et nombreux et nous arpentons ces chemins tous les jours.

Nous faisons quelques pauses « civilisations » dans les plus grandes villes que notre route croise comme Queenstown ou Wanaka. Ces villes restent très chics et très calmes, un peu semblables à ces petites villes suisses, coincées entre un lac et une montagne.

 




Pour s’accorder une petite pause dans nos randonnées quotidiennes, nous nous offrons un moment ludique à Wanaka en entrant dans le premier labyrinthe en plein air du monde. Nous mettrons presque une heure et demie pour trouver la sortie, c’est pas mal pour une journée prévue sans marche.

Armés de patience, nous tentons chaque jour de découvrir la vie sauvage des côtes océaniques. Nous parviendrons à observer quelques jolis spécimens :

-       Une colonie d’otarie rentrant de la pêche et s’affalant sur les rochers ;

-       Une famille de pingouins profitant de l’air frais des Pancakes Rocks ;

-       De nombreux Weka (oiseau qui ne vole pas) nous observent avec leur air niais ;

 
-       Des Kea (espèce de perroquet) à la recherche d’un peu de nourriture ;
 

-       Des lions de mer allongés et somnolant sous les rayons du soleil ;
 

-       Des dauphins Hector offrant leurs nageoires à notre vue à quelques mètres seulement de la plage ;

-       De très rares manchots à crêtes jaunes rentrant d’une journée de pêche bien harassante.


 
Nous avons gardé le meilleur pour la fin question paysage avec le Mont Cook. Sous un grand soleil, les neiges du plus haut sommet de la Nouvelle-Zélande brillent. Le site est entièrement géré par l’Etat et son service de protection de l’environnement, ce qui lui permet de conserver un caractère complétement authentique sans les incontournables hôtels bien touristiques qui peuvent défigurer ce genre de paysage. Quelques dizaines kilomètres plus loin, le lac Tekapo offre un point de vue complet sur la chaîne du Mont Cook et de ses sommets voisins.
 

 






Notre road-trip de 4000 kilomètres à travers la Nouvelle-Zélande se termine à Christchurch où nous découvrons un centre-ville complétement bouclé et en travaux suite aux terrible dégâts laissés par le séisme ayant frappé la ville il y a une quinzaine de mois. Une semaine dans une petite ferme nous attend pour conclure notre séjour kiwi.
 

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