vendredi 30 novembre 2012

Une semaine à la ferme


Pour terminer notre séjour en Nouvelle-Zélande, nous partons pour une semaine à la découverte de la food farm à Amberley chez Nick, Angela et leurs 3 enfants.
Une semaine de woofing pendant laquelle nous travaillons 5heures par jour en échange du gite et du couvert.
L’accueil est super, nous nous installons dans la petite maison des woofers, après un café, Angela nous fait visiter la ferme et nous explique notre travail du jour : désherber quelques m² de gazon fleuri, nous nous y attelons sous la surveillance de Flynn le petit dernier, 4 ans, qui estime que nous ne travaillons pas assez vite et veut nous virer.

 


Il nous distraira pendant notre travail toute la semaine, un jour c’est Batman qui arrive piétinant le champ de pomme de terre, le lendemain un vampire armé de ciseaux coupe fleurs, tiges de pois et j’en passe …

Le soir Nick nous explique que nous devrons nourrir les animaux matins et soir, nous commençons le tour de la basse-cour, poules et poussins, canards et canetons sans oublier les lapins, les moutons et la vache nouvellement arrivée ne nous demande pas d’attention. C’est Angela qui s’occupe de cette dernière, essayant de l’amadouer pour avoir son seau de lait quotidien.



 







 













Je rêvais de tondre un mouton, malheureusement les leurs perdent leur laine spontanément, ce sera pour une prochaine fois.
 
Tous les soirs Nick nous prépare de bons plats, et amateurs de vins ils nous font déguster quelques bouteilles notamment … du Riesling et du pinot Noir.

Avec quelques amis, ils ont montés une association et font ces deux vins, avant de partir ils nous offriront une bouteille de leur production que nous dégusterons en Argentine.
Nous devenons de véritables pros du désherbage, apprenons à planter les tomates en symbiose avec le cosmos (je ne vous en dit pas plus nous n’avons pas compris toutes les explications …), à faire du bacon, à cuisiner en prélevant les légumes frais directement dans le jardin, et j’en passe.

 


Les repas du soir sont propices aux échanges, c’est ainsi que nous apprenons que si les enfants ne mangent pas leurs légumes ils risquent de devenir des frenchies et non des all black!
Avant de partir, nous leur faisons découvrir des plats de chez nous, galette de blé noir, galette franc-comtoise  et salidou, et ils ont apprécié.

Nous voilà déjà dans le bus du retour direction Christchurch où il ne reste plus grand-chose du centre-ville après le récent tremblement de terre.


Une petite nuit, puis un avion nous emmène à Auckland, nous aurons un bref aperçu de la ville, le soir même nous embarquons pour 40 heures d’avion, cap sur un nouveau continent : l’Amérique du Sud.

 

samedi 24 novembre 2012

Plein la vue




Quelques heures de ferry nous suffisent pour traverser le détroit de Cook qui sépare l’île du sud de l’île du nord. Les divers avis que nous avons récoltés sur cette partie de la Nouvelle-Zélande nous conseillent de privilégier la côte Ouest (la West Coast), a priori sauvage et moins fréquentée. Deux petits inconvénients nous ont été précisés : d’une part le surnom de cette région est la « Wetcoast » pour le fort taux d’humidité qui y règne, d’autre part les « sandflies », petits moucherons qui peuvent s’avérer très agressifs et un brin envahissants.

 Effectivement, de fréquentes averses nous rappellent régulièrement que le surnom donné à la région n’est pas usurpé. Par ailleurs, dès notre premier soir, nous regardons tout d’abord incrédules nos voisins de camping enfermés dans leur véhicule, que nous ne tardons pas à imiter accompagner d’une nuée de ces fameux « sandflies ». Par la suite, ces petites mouches s’avèrent plus discrètes mais terriblement efficaces en terme de piqures comparés à leur taille de moucherons.


Notre routine de campeur commence à être bien organisée. Chaque soir, un décor très accueillant entoure le site où nous passons la nuit, bien souvent composé d’un lac, d’un coucher de soleil et de montagnes enneigées en fond. A intervalles réguliers, nous profitons de l’eau chaude d’une piscine municipale pour une toilette souvent bien méritée. Comme de vrai aventuriers aguerris, nous tentons même de cuisiner au feu de bois, Marie faisant preuve d’une ténacité étonnante pour obtenir des flammes malgré un crachin régulier et des courants d’air constants.


 



Nous avalons la route en observant des paysages de cartes postales parce que la Nouvelle-Zélande est avant tout un pays de paysage. A ce titre, la côte ouest mérite évidement le détour, l’érosion et le temps nt produit une œuvre superbe, les vagues viennent se heurter sur les falaises et les rochers et parfois même s’engouffrer sous ceux-ci comme aux Pancakes Rocks, d’étonnant rochers verticaux composés de multitudes de strates comme une pile de… pancakes.





Puis s’ensuit d’immenses plages sablonneuses jonchées de troncs d’arbres flottés rejetés par les vagues. Au même endroit, il est possible de trouver une des richesses de la région, des pierres de jade, pierres de couleur vertes servant à la fabrication de bijoux d’inspiration maoris. Marie s'en remplit bien sûr les poches (de cailloux pas de bijoux).





Encore plus au sud, les montagnes se rapprochent encore de l’océan et les glaciers sont visibles à quelques kilomètres de la côte seulement.



A l’extrême sud se trouve la région des fjords et l’état sauvage s’accentue encore : nous traversons des vallées immenses coincées entre des parois de montagnes dont nous ne voyons pas le sommet perdu dans les nuages, des cascades dévalant des falaises sur des centaines de mètres de hauteur. Par endroit des petits lacs reflètent les sommets des montagnes et leur surnom de Mirror Lakes prend son sens.






 


Outre les impressions d’immensité, les couleurs que nous voyons rendent le paysage magnifique, le bleu turquoise des rivières et des lacs étant notamment remarquable.




Les néo-zélandais sont très bien organisés pour valoriser leur patrimoine naturel, les chemins de randonnées sont par exemple très bien entretenus et nombreux et nous arpentons ces chemins tous les jours.

Nous faisons quelques pauses « civilisations » dans les plus grandes villes que notre route croise comme Queenstown ou Wanaka. Ces villes restent très chics et très calmes, un peu semblables à ces petites villes suisses, coincées entre un lac et une montagne.

 




Pour s’accorder une petite pause dans nos randonnées quotidiennes, nous nous offrons un moment ludique à Wanaka en entrant dans le premier labyrinthe en plein air du monde. Nous mettrons presque une heure et demie pour trouver la sortie, c’est pas mal pour une journée prévue sans marche.

Armés de patience, nous tentons chaque jour de découvrir la vie sauvage des côtes océaniques. Nous parviendrons à observer quelques jolis spécimens :

-       Une colonie d’otarie rentrant de la pêche et s’affalant sur les rochers ;

-       Une famille de pingouins profitant de l’air frais des Pancakes Rocks ;

-       De nombreux Weka (oiseau qui ne vole pas) nous observent avec leur air niais ;

 
-       Des Kea (espèce de perroquet) à la recherche d’un peu de nourriture ;
 

-       Des lions de mer allongés et somnolant sous les rayons du soleil ;
 

-       Des dauphins Hector offrant leurs nageoires à notre vue à quelques mètres seulement de la plage ;

-       De très rares manchots à crêtes jaunes rentrant d’une journée de pêche bien harassante.


 
Nous avons gardé le meilleur pour la fin question paysage avec le Mont Cook. Sous un grand soleil, les neiges du plus haut sommet de la Nouvelle-Zélande brillent. Le site est entièrement géré par l’Etat et son service de protection de l’environnement, ce qui lui permet de conserver un caractère complétement authentique sans les incontournables hôtels bien touristiques qui peuvent défigurer ce genre de paysage. Quelques dizaines kilomètres plus loin, le lac Tekapo offre un point de vue complet sur la chaîne du Mont Cook et de ses sommets voisins.
 

 






Notre road-trip de 4000 kilomètres à travers la Nouvelle-Zélande se termine à Christchurch où nous découvrons un centre-ville complétement bouclé et en travaux suite aux terrible dégâts laissés par le séisme ayant frappé la ville il y a une quinzaine de mois. Une semaine dans une petite ferme nous attend pour conclure notre séjour kiwi.
 

vendredi 9 novembre 2012

Chez les Kiwis

 
 
 
Dès notre arrivée à l’aéroport d’Auckland, nous comprenons très vite qu’une culture différente nous attend : en Inde ou en Asie du Sud-Est, tout se jette par les fenêtres, alors qu’ici, avant même de mettre un pied sur le sol néo-zélandais, tout notre matériel est inspecté de peur que nous amenions avec nous une quelconque bactérie dans nos bagages. Les chaussures de randonnées sont strictement vérifiées, la tente est passée au labo, la nourriture est inventoriée, un pot de miel encore fermé prévu pour nos prochains petit déjeuner y restera. Ça ne plaisante pas !!!
Une nuit blanche puis une très courte nuit de sommeil ajoutés au décalage horaire en notre défaveur nous assomme un peu. Mais, la Nouvelle-Zélande est vaste et nous n’avons qu’un mois pour en profiter donc nous ne tardons pas.
Le programme est le suivant : nous nous déplacerons en campervan dans lequel nous dormirons et nous mangerons. Un astucieux système de planches et  de coussins permet de convertir en quelques minutes l’espace arrière en lit plutôt confortable. Malgré des moyens sommaires, Marie se réjouit à l’idée de cuisiner à nouveau. Quelques minutes sont nécessaires pour assimiler la conduite à gauche et la boite de vitesse automatique et nous voilà parti sur la route, une route très peu fréquentée (sommes-nous habitués au standard de circulation asiatique? Peut-être mais tout de même, il y a vraiment personne sur la route !).


 

 
 
Nous traversons les villes, ou plutôt de gros villages, et leurs petites maisons assez basses et au style très british, avec dans l’air une constante odeur de « Fish and Chips ». Ces petites villes sont organisées systématiquement de la manière suivante : un centre avec des petits commerces et des zones résidentielles bien propres aux alentours sans oublier le traditionnel terrain de rugby à la sortie de la ville. Généralement très peu de cachet historique s’en dégage, mais une sérénité et un calme olympien y règne. Les quelques contacts que nous avons avec les habitants nous confirment cette impression : la politesse et la courtoisie sont de mises, en plus du classique bonjour, nous avons droit quasi-systématiquement a un souriant « Comment ça va ? ».

 


 
 
 
Très rapidement, nous avons à faire aux « classiques » néo-zélandais. Une journée de randonnée à travers les forêts du parc national des Coromandel, dans le nord du pays nous permet d’admirer des multitudes fougères arborescentes. La végétation est dense, les nuances de vert si nombreuses. Parfois, au milieu du bush, se dresse tout droit vers le ciel le tronc d’un kauri, arbre en voie de disparition dont les néo-zélandais prennent très soin.
 

 




 
 
 
Plus loin sur la route, nous tombons sur un autre « classique » : le kiwi. Nous traversons la région spécialisées dans la production du fruit numéro un national : des champs de kiwi à perte de vue, des kiwis illustrent les pancartes de la prévention routière et même un musée du kiwi avec sa très peu discrète tranche de kiwi géante.



 
 
















Sinon, tous les jours une constante : le 3ème classique, des moutons partout, tout le temps dans des prés vallonnés dont l’herbe tondu à ras brille au soleil. Eh oui, le mouton fait ici parti du décor et s’avère être une très efficace tondeuse à gazon naturelle, de nombreux propriétaires n’hésitant pas à en installer autour de leur maison pour un résultat en plus d’être écologique, très esthétique.



 

 
 
Autre particularité de la Nouvelle-Zélande, moins connus mais pas la moins épatante : la bouillonnante activité de son sol. Nous traversons la région de Rotorua au milieu de fumerolles qui s’échappent au hasard de bosquets ou de mares de boue. Une forte odeur de soufre est permanente, les spas et les bains de boue naturels sont légion et bien souvent exploité très lucrativement. Grâce aux précieux renseignements d’un indicateur breton passé par là il y a quelques mois, nous dénichons Kérosène Creek, un endroit qui ne porte pas forcément bien son nom, puisqu’il s’agit d’une petite rivière complétement chauffée par la chaleur naturel du sous-sol en fusion très proche. Non contents d’y faire trempette en fin de journée, nous faisons même un petit détour pour y retourner le lendemain matin.


 
 
 
Autres conséquences étonnantes de cette chaleur souterraines, sur une plage, quelques coups de pelle suffisent à se construire son propre bain bouillonnant à même le sable fin. La température de l’eau y est vraiment très élevée, de l’eau de mer fraîche est nécessaire pour maintenir une température supportable.



 
La flore est abondante de diversité mais la faune n’est pas en reste. Les oiseaux sont ici en territoire conquis, Dans les forêts, toute sorte de petits moineaux colorés mènent leur vie en piaillant à quelques mètres de nous, Sur les plages, les mouettes se partagent la carcasse d’un poisson bien frais tout juste pêché. Nous n’aurons pas la chance de croiser le plus protégé des volatiles du coin : le kiwi. Celui-ci ne sortant que la nuit et étant très rare, nous sommes contraints de nous contenter de quelques panneaux signalant sa présence et beaucoup d’effigie à son honneur.


 
 
Nous avons droit à quelques explications complémentaires sur la vie de cet animal si important pour les néo-zélandais.et sur ses nombreux prédateurs auxquels il n’est pas adapté. En effet, Jérôme dont le métier est de prendre soin de ces charmantes bestioles nous gratifie de ces quelques explications et nous accueille gentiment au sein de sa très chouette famille (Zita sa femme et Jeannette et Anouk leurs adorables filles).
A côté de chez eux se trouve le parc national du Tongariro, parc au sein duquel se trouve la principale activité volcanique du pays. A des dizaines de kilomètres aux alentours, les trois plus grands sommets enneigés sont visibles. Une journée complète de randonnée nous permet de découvrir des paysages sublimes. Un superbe chemin permet en effet de traverser une grande partie du parc national pour le plus grand plaisir des yeux : démarrage à travers le bush avec les sommets en vue, montée progressive au milieu des roches volcaniques, traversée de plaines désertes au milieu des premières neiges, puis apparition de superbes lacs d’altitude à l’eau couleur bleue turquoise, quelques fumerolles nous réchauffent puis descente au plus près des cratères encore fumants et pour finir panorama magnifique sur les lacs environnants et traversée de forêts luxuriantes. Pour les connaisseurs, tout ce décor naturel a servi de lieu de tournage à Peter Jackson pour de nombreux passages du sa trilogie « Le Seigneur des Anneaux ».



 






 






 
Notre dizaine de jours prévus dans l’île du nord touche à sa fin, nous gagnons la ville la plus au sud et la capitale, Wellington, pour monter dans un ferry. Difficile d'imaginer ce paisible port dorloté par les collines alentours comme la capitale d'un pays.


Une après-midi au Te Papa Museum ne nous suffit pour visiter l’intégralité de ce temple de la culture néo-zélandaise sous toutes ses coutures (histoire, influence britannique et maori, nature, faune, flore, sismologie, tout y passe). Cet endroit très interactif offre un résumé très complet de ce pays aux multiples facettes.