vendredi 31 août 2012

Les doigts de pied en éventhaï


Le littoral thaïlandais étant vaste et réputé, nous nous dirigeons vers le sud pour passer quelques jours dans une île du Golfe de Thaïlande. Notre choix s’est porté sur Ko Tao, une petite île (7 km sur 3) prisée pour ses fonds marins. Un petit village de bungalow au bord d’une petite crique nous permet de s’éloigner de l’agitation des coins plus fréquentés de l’île. La famille Yang est accueillante, la cuisine succulente, les hamacs très confortables, la plage à quelques mètres, les palmes, masques et tubas à disposition, les poissons et les coraux à deux coups de palmes, le plus gros village voisin à une heure de marche. Bref, rien ne nous pousse à quitter notre bungalow (Loïc profite juste de quelques footing matinaux pour ramener le petit déjeuner).
 





 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



  
Le coin est si paisible que nous devons partager notre chambre avec d’autres occupants. Tous les soirs, deux gros geckos (d’une trentaine de centimètres) regagnent leurs places respectives, l’un sur le mur face au lit, l’autre juste dernière notre lit. La première fois, ça surprend, puis au vu du sourire de Mme Yang lorsqu’on lui demande si c’est normal, on s’y fait. Un soir, un serpent s’invite à la fête mais décide de ne pas rester préférant se retirer par les goulottes électriques. Même les crapauds s’invitent parfois à notre repas. Contrairement aux apparences, l’endroit n’est pas si désert.
 


Nous rompons notre période de farniente complet par une visite des plages les plus proches à bord d’un canoë. L’eau est turquoise, les cocotiers foisonnants et le soleil tape fort. Ca fatigue de ramer à contrecourant mais c’est agréable de récupérer allonger sur le sable. Afin d’agrandir notre champ d’action, nous louons un scooter. Les chemins sont tortueux, très accidentés et souvent endommagés par la pluie mais nous accédons à certains points de vue valant le détour. Nous ne profitons pas de la baignade de fin de journée, une « gamelle » en scooter nous refroidit et nous vaut une bonne frayeur. Le genou en sang de Marie nous contraint à reprendre un rythme très calme pour notre dernière journée.







La route du retour vers Bangkok durera 24h, le temps d’une nuit pour revenir sur le continent, bercés par la houle et humidifiés par l’écume dans le dortoir aménagé d’un cargo puis une journée de trajet en train, cette fois-ci bercé par les voix nasillardes (on croirait vraiment qu’ils parlent avec une pince à linge sur le nez et comme dans chaque pays Loïc prend très vite l’accent local) des marchands ambulants de nourriture en tout genre à laquelle nous avons du mal à résister.
 



De nouveau, nous passons quelques jours à Bangkok. Nakhon Pathon, situé à quelques kilomètres de la capitale, nous offre un peu d’authenticité. Le plus grand stupa du monde y est érigé, les moines y étudient, Buddha s’y serait reposé. Comme nous en avons pris l’habitude, nous nous restaurons dans les cantines de rue, c’est souvent très bon, souvent copieux, toujours bon marché et parfois très « spicy ».

 























Un petit détour par le quartier de Chinatown nous permet de goûter à l’atmosphère grouillante et débordante d’un enchevêtrement de petit commerce vendant bric et broc.

Il est impensable de quitter la Thaïlande sans avoir tester le massage Thaï. Se faire marcher dessus n’est pas si désagréable et quelques craquements du dos concluent la prestation. L’expérience s’avère positive.
L’Asie du Sud-Est est vaste et nous avons rendez-vous à Phonm-Penh. Nous repasserons certainement par la Thaïlande mais pou l'instant le Cambodge nous attend.

samedi 25 août 2012

On thaï la route


C’est en pleine nuit que nous atterrissons à Bangkok. A travers la fenêtre du taxi, nous recueillons des premières images nocturnes sans être secoués par une route cahoteuse ce dont nous n’avions plus l’habitude. La Thaïlande nous semble à première vue beaucoup plus aseptisée que les pays que nous avons traversé ces derniers mois, les rues sont éclairées et même très vivantes à une heure si avancée de la nuit. Malgré ce qu’on a pu en lire et au contraire de quelques témoignages récoltés çà et là, Bangkok nous semble calme et propre, certainement les effets secondaires d’un mois et demi passé en Inde. Comme prévu, la « faune » touristique est bien différente, fini les routards avec leur sac à dos, bonjour les fêtards et plagistes se couchant au petit matin au rythme de la musique venant nous bercer jusque dans notre chambre. Nous ne jouons pas les râleurs, ce changement d’ambiance nous plaît… pour quelques jours pas davantage.
 
Bien échaudés par les fourberies en tout genre de nos amis indiens, nous pensions être prêts à affronter les sollicitations de la rue thaïlandaise. C’est sans compter sur l’imagination des chauffeurs de tuk-tuk thaï. Leur proposition de tour de la ville aàun prix très alléchant voire quasi-nul nous rend incrédule et nous voit négocier le prix à la hausse. Dans ces conditions, nous démarrons guettant l’arrivée de l’arnaque. Elle ne tardera pas, après un arrêt à la porte d’un modeste et sympathique temple nous voilà contraint de renter dans une agence de voyage où nous nous trouvons fort dépourvus n’ayant encore aucune idée de notre programme thaïlandais et étant désarmé par l’antipathie de notre interlocutrice. Nous apprenons en sortant que les chauffeurs de tuk-tuk reçoivent des coupons d’essence en échange de ce « rabattage » de touristes. Apparemment nous n’avons pas été de bons clients, à l’arrêt suivant notre chauffeur nous fausse compagnie.
 

Quelques jours de balades à travers le trafic dense des rues de Bangkok nous familiarisent avec les personnages incontournables du quotidien thaïlandais :
-          La famille royale, il est très difficile d’échapper à la vue d’un énorme portrait du roi, de la reine ou d’un autre membre de la famille royale, portraits taille réelle et encadrés de dorures très kitsch, très nombreux aux alentours des toits colorés du palais royal ;
-          Lord Buddha ; il y aurait plus de temples à Bangkok que d’églises à Rome, le dieu est vénéré à tous les coins de rue et sous toutes ses formes, tantôt sous la forme d’un immense statue, tantôt une plus petite, tantôt couché, tantôt en tailleur, tantôt au sommet d’une colline surmontée d’un dôme doré.





Les bateaux sur la rivière Chopraya sont le meilleur moyen de circuler en évitant le trafic infernal. En effet, il n’est pas toujours aisé de se déplacer. Nous sillonnons quelques marchés et découvrons quelques spécialités locales : vers grillés et petits crabes panés notamment.
 


Ces quelques jours à Bangkok nous permettent de définir un programme pour la suite. A l’animation de Bangkok succède le calme de Kanchanaburi, ville au bord de la rivière Kwaï et dont la principale attraction est le célèbre pont. Au-delà de l’intérêt historique, l’endroit est agréable pour la douce torpeur qui y règne au bord de l’eau. Il est difficile d’imaginer des bombardements incessants sur le pont nécessaires pour repousser l’armée japonaise envahissante, il y a de ça 70 ans. Une virée en vélo nous permet d’accéder aux temples alentours, dans de petits villages au cœur d’une végétation luxuriante gâtée en eau par une ou deux abondantes averses quotidiennes. L’une d’elle nous surprend sur nos bicyclettes et nous contraint à se réfugier chez l’habitant, le plus jeune de la famille sautant partout pour attirer notre attention. Une plateforme motorisé, appelé pompeusement ici « ferry boat » nous permet de traverser la rivière avec nos deux roues.
 
 

En une petite heure de bus, nous accédons au parc naturel d’Erawan, parc national. Nous slalomons entre les touristes échoués en tongues et maillots de bain sur les sentiers boueux permettant de remonter un ruisseau s’écoulant en sept paliers de cascades. La lumière du soleil à travers la végétation jumelée à la clarté de l’eau donne des couleurs stupéfiantes.
 













Une dernière soirée en compagnie d’un sympathique couple de compatriote conclue notre séjour à Kanchanaburi. Une île du Golfe de Thaïlande nous attend pour la suite.

lundi 20 août 2012

 
1001 fontaines pour demain est une association intervenant au Cambodge et à Madagascar

Son rôle est d'installer des fontaines dans des villages reculés qui n'ont pas accès à l'eau potable afin de pouvoir produire leur propre eau selon les critères définis par l'OMS et de former des personnes sur place.
Ils organisent également des campagnes de sensibilisation auprès des villages afin d'expliquer les règles d'hygiènes de base et l'importance de l'utilisation de l'eau potable.
Nous intallons un badge sur notre blog afin de faire connaître l'opération. Ce badge va donner accès à l'eau potable pour un enfant pendant un an "pour qu'il n'ait plus à boire...l'eau de la mare".

mercredi 15 août 2012

La vie de palais


Les classiques sont donc au programme de la fin de notre longue étape indienne, à savoir le Taj Mahal et Jaipur, capitale du Rajasthan. Nous commençons par Agra pour voir le célèbre palais. Son architecture et surtout son dôme arrondi nous rappellent rapidement les mosquées du sud de l’Iran. Notre pressentiment se justifie une fois connu l’historique de l’édification du bâtiment : un maharajah, très triste après le décès de sa maîtresse préférée, voulut construire un grandiose palais en signe de son amour, ne trouvant pas d’architecte à la hauteur de ses espérances, il fit appel à un spécialiste perse, dont il tua la femme afin qu’il ressente mieux son désespoir.


De nombreux touristes fréquentent l’endroit, parfois plus intéressés par photographier le touriste occidental que par le palais.


A Jaipur, nous faisons l’originale expérience du cinéma indien. Le hall d’entrée de la salle vaut déjà le détour mais que dire de l’ambiance dans la salle : un public de tout âge (les pleurs des bébés sont très souvent couverts par le son très fort), des applaudissements, des rires, des commentaires à haute voix et surtout des sifflets dès qu’un personnage de la gent féminine apparaît à l’écran. Le scenario rocambolesque et les performances d’acteur très douteuses ne nous empêcheront pas de passer un très bon moment.
Jaipur est une ville où trône encore un maharajah au titre plus honorifique que quelques siècles auparavant. Les nombreux forts qui jalonnent les alentours de la ville, le palais du maharajah et même un observatoire astronomique témoignent des périodes fastes de la région. Nous croisons notre premier éléphant, moyen de transport courant dans le Rajasthan.



Le soir venu, la forte fréquentation par les routards du coin où nous mangeons nous amène à échanger sur nos aventures indiennes et nous semblons être plutôt bien lotis en écoutant toute sorte de récit : rickshaws malhonnêtes, stage interrompu du jour au lendemain, nuit entière à essayer de se faire conduire à l’adresse souhaitée et surtout le plus croustillant, problèmes intestinaux divers.
Nous ne pouvons quitter l’Inde sans un petit au revoir à nos super hôtes de Delhi : Daniel, Virginie, Maël et Clément.

Nos décollons vers Bangkok un brin nostalgique, le bruit incessant des klaxons va nous manquer, mais aussi les odeurs, parfois désagréables parfois délicieuses mais toujours fortes, et surtout les indiens et leur accent parfois incompréhensible, leur léger dodelinement de la tête qu’on ne sait jamais interpréter pour un oui ou pour un non, leur capacité à se coller à nous et à se mêler de tout et de rien…. Bref que de bons souvenirs !!!




mercredi 8 août 2012

En passant par le petit Lhassa...


Après deux semaines bien chargées et mouvementées, nous passons quelques jours à Manali, ou plutôt à Vashisht, petite ville à flanc de montagne réputée comme villégiature de départ et d’arrivée de trek. Nous y retrouvons les classiques indiens, rickshaw, rabatteurs… mais à petite dose comme pour mieux se ré-acclimater en prévision dans les plus grandes villes.















Tout est prévu pour le confort du retour des montagnes dans un petit périmètre (douche chaude, restaurant délicieux à la guesthouse, lave-linge), nous en profitons pendant trois jours.






Au centre de la ville, les habitants des alentours viennent profiter des sources chaudes autour desquels sont aménagés des bains publics. Au départ tentés par l’expérience, l’odeur vaseuse nous y décourage. Quelques petites balades vers les cascades et les temples environnants nous permettent de ne pas arrêter trop brusquement l’activité physique quotidienne à laquelle nous étions habitués.



Ces quelques jours de calme sont les bienvenus  et nous ne savons pas encore que nous passerons 20 heures dans le bus pour notre prochain trajet. En effet, la saison des pluies bat son plein, les ruisseaux dévalent la montagne et la terre, les rochers et les arbres se retrouvent parfois sur la route. C’est ce qui arrête notre bus en pleine nuit et nous contraint d’attendre les bulldozers au petit matin.



Nous arrivons à Dharamasala, surnommé le petit Lhassa, 15000 tibétains y vivent, autour de Tenzin Gyatso, leur chef spirituel, sa majesté le Dalaï-Lama. Celui-ci y réside depuis son exil forcé et y a installé le gouvernement tibétain. Nous visitons d’ailleurs le musée consacré à l’annexion du Tibet par la Chine, situé au sein même de l’enceinte du monastère ou vit le Dalaï-Lama. Les nombreux moines dans les rues, les nombreux temples, ainsi que le brouillard quasi-constant donnent à l’endroit une atmosphère mystique.













Quelques minutes de marche suffisent pour sortir de la ville et retrouver la culture hindouiste, notamment une étonnante piscine à ablution. Comme souvent avec nos amis indiens, nous ne passons pas inaperçus et Marie et Nanou se soumettent aux nombreuses demandes de photos.




Nous profitons du reste de notre temps pour faire marcher le très florissant commerce local (massage et shopping pour les filles, cordonnier et barbier pour moi).



Nous concluons les vacances de Nanou quelques jours plus tard par une originale soirée bretonne à Delhi. Nolwenn, notre hôte a tout prévu (galettes cidre et Tri Yann en fond sonore…. manque plus que le drapeau breton).

Il nous reste un peu plus d’une semaine pour faire un saut plus au sud de Delhi afin de découvrir les classiques de l’Inde que sont le Rajasthan et le Taj Mahal.