Après une bonne semaine dans le
Nord de l’Iran, nous poursuivons notre route vers le Sud. Notre programme est
quelque peu dicté par la durée de notre visa. Il faut donc faire des choix.
Nous passerons par Ispahan, Shiraz et Bandar Abbas en prévoyant de prolonger
notre visa à Shiraz pour être tranquille.
Ispahan nous était souvent
présentée comme la ville la plus agréable par nos diverses rencontres.
Effectivement, la seule grande place Nagh-e Jahan vaut largement le détour.
Nous passerons d’ailleurs pas mal de temps à cet endroit où sont concentrés les
principaux centres d’intérêts. Les sites touristiques sont payants mais à des
prix dérisoires, ainsi nous n’hésitons pas à en abuser, parfois juste pour
profiter de la fraicheur d’une mosquée.
L’imposant dôme bleu et jaune de
la mosquée Imam Khomeini (c’est incroyable le nombre de mosquée qui lui sont
dédiées à ce monsieur barbu) domine la place et toise d’une part, un plus petit
mais non moins majestueux dôme (Mosquée Sheikh Lotf Allah) et d’autre part un
ancien palais royal (Ali Qapu Palace) dont la terrasse offre une vue complète
sur la place… quand elle n’est pas en travaux.
Outre ses attraits culturels, on
trouve à cet endroit de quoi s’occuper :
-
Le bazar et ses multiples boutiques d’artisanat
local est tout proche ;
-
des glaciers où déguster de délicieuse glace au
safran ;
-
des étudiants iraniens vous accostent pour
perfectionner leur anglais en vous posant les questions de leur livre de leçon
(c’est divertissant le seul bémol étant les possibles difficultés pour s’en
débarrasser).
Autres attractions de la ville :
ses ponts, utilisés en tant que zone ombragée par les habitants,et d’ailleurs au
vu du très faible niveau du cours d’eau traversant la ville, leurs rôles initiaux sont quelque
peu désuets .
Comme depuis le début de notre
séjour en Iran, les marques de sympathie et d’intérêt de la population sont
toujours aussi nombreuses. A Ispahan nous atteignons peut-être le summum. Nous
décidons d’occuper notre dernière fin de journée par une séance de cinéma en
farsi. Sur le chemin, nous recevons une énième salutation, un type qui semble sortir
du bureau nous propose un rafraichissement, nous déclinons gentiment tout
contents de lui présenter l’excuse de la séance qui commence dans cinq minutes.
Celui-ci décide alors de nous accompagner et malgré nos plusieurs refus
vigoureux nous offre nos places, vient s’asseoir à côté de nous et nous
commente le film en farsi. Sympa mais un peu envahissant.
C’est sur cette anecdote que nous
quittons Ispahan pour Shiraz, une ville très fière de ses célères poètes
persans, Saadi et Hafez, qui, aux dires de certains, aurait inspiré Goethe
lui-même. Un mausolée leur est à chacun
consacré, au cœur d’un jardin où de nombreux shirazien viennent flâner le soir
en écoutant les poèmes récités. Des jardins, nous en visitons quelques autres,
à chaque fois leur tranquillité contrastant avec le vacarme des rues de Shiraz.

Des rues en effet très animées et à n’importe quelle heure de la journée. Même la petit ruelle dans laquelle nous logeons regorge de vendeur ambulant, parmi lesquels un vendeur de sandwich au falafel auquel nous sommes particulièrement fidèles.
Persépolis, située à une cinquantaine de kilomètres, est l’objet d’une excursion journalière. La chaleur écrasante et la très faible affluence ne font qu’accroître la solennité du lieu et le poids des 2500 ans d’histoire. Nous croisons des touristes iraniens enchantés et ravis de pouvoir à la fois visiter Persépolis et prendre la pose avec nous.
Marie commence à maîtriser le
port du voile mais lors de la visite d’un immense palais elle est obligé de
passer au stade supérieur, le tchador qui ne s’avère pas pour elle des plus
confortable.
Notre dernière étape iranienne
Bandar Abbas sera assez calme. En effet, la principale raison de notre venue
ici, l’obtention du visa indien, se révèle inutile, le consul indien ne pouvant
nous donner que trente jours et nous conseillant vivement de réitérer notre demande
à Katmandu. Par ailleurs, une chaleur humide étouffante (plus de 40°C, on a
vérifié à la météo iranienne) nous dissuade de trop nous agiter. Nous tentons
quelques excursions à travers la ville mais rarement plus d’une demi-heure et
jamais sans bénir la clim de retour dans notre chambre.
La ville vit en fonction de ces
conditions météo, la vie s’arrêtant entre 11h et 17h pour reprendre le soir.
Les endroits les plus fréquentés sont les nombreux centres commerciaux très
appréciés pour leur fraicheur.
Après quelques jours à bouillir
dans la marmite de Bandar Abbas, nous quittons l’Iran par bateau direction les
Emirats pour un transit de quelques heures avant de nous envoler pour Katmandu.
Nous sommes censés passer quelques heures à l’aéroport de Sharjah mais nous n’accostons
qu’à 12h au lieu de 8h prévu. Une panne informatique aux contrôles frontières
déjà compliqués en temps normal (contrôles spécifiques pour les femmes,
contrôles minutieux des visas) finit de nous retarder. A 12h45 après obtention
du tampon, un policier nous escorte pour chercher nos bagages mais il est
évident que nous raterons notre enregistrement à l’aéroport…seulement nous
avons fait erreur sur le changement d’heure, nous arrivons 1h en avance à l’aéroport,
Marie se débarrasse de son voile, dans
4h nous serons au Népal.
Nos deux semaines en Iran nous ont donc permis de se forger notre propre idée sur ce pays et entre autres de constater la pression quotidienne que subit sa population et la méfiance et la crainte qu’elle engendre. En vrac, nous citerons :
-
évidemment, la tenue vestimentaire pour les
femmes, voile et chemise longue ;
-
le métro de Téhéran et ses rames réservées aux
femmes ;
-
l’omniprésence policière et militaire en
particulier la « dress police » qui vérifie par exemple les tenues
vestimentaires des femmes et que nous verrons agir avec deux filles nous
accompagnant ;
-
les
complications pour contenter tout le monde dans le bus et ne surtout pas placer
un homme et une femme l’un à côté de l’autre.
Mais nous retiendrons surtout nos
multiples et riches rencontres et la découverte d’une culture abondante ainsi
qu’une population accueillante, curieuse et avide de contact avec l’étranger et
tellement heureuse de voir que des gens s’intéressent encore à leur pays.
l'AFHR, (association des fuseaux horaires rigolos) vous a présenté la "Phileas Fogg" : tu penses que tu es en retard et, en fait, à cause d'une sombre histoire de fuseaux horaires, tu es à l'heure...
RépondreSupprimerbon, trêve de bali-jules-vernes, content de vous lire et bonne suite de voyage.
Superbe compte rendu d'une visite un peu rapide a mon gout... Vous pourriez mettre a jour votre carte a l'occasion ? je suis un peu paumé dans le nom des villes et je me demandais si vous aviez pu passer pas loin de la citadelle de Bam, qui me faisait rêver étant gosse.
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