Après une longue nuit de train,
nous arrivons à Tabriz, première ville de taille significative du nord de
l’Iran. Nous nous lançons à tâtons, harassé par la chaleur déjà bien présente à
cette heure de la journée, nous avançons lascivement sous le regard des
quelques badauds. Comme bien souvent depuis le début de notre voyage, chaque
fois qu’une légère incertitude nous gagne, une rencontre fortuite nous dirige.
Cette fois-ci ce sera un charmant quarantenaire qui nous accoste dans la rue
avec ses quelques mots d’anglais. Le temps d’un coup de fil à son fils, Amin,
étudiant en anglais, plutôt pratique pour communiquer, nous voilà invités à la
maison.
Un peu gênés, nous acceptons un petit déjeuner copieux que nous dévorons devant les yeux de toute la famille, ravie de notre présence. Un fois les présentations effectuées, il est décidé qu’Amin sera notre guide durant notre séjour à Tabriz, rôle dont il s’acquittera avec brio deux jours durant. Grâce à lui nous avons un aperçu très complet des spécialités culinaires du coin, les dégustations se faisant à n’importe quelle heure de la journée, ce qui semble coutumier par ici : une glace au safran en début d’après-midi, une soupe à base de yaourt et de blé pour continuer (du hach), des gâteaux au miel (bakalva) pour accompagner thé et nargile, le tout conclu par un kebap local en fin de journée. Le lendemain sera de la même veine, avec en bouquet final, un délicieux repas préparé par la mère d’Amin et dégusté à même le sol comme il est d’usage ici.
Malgré son faible enthousiasme
pour les visites culturelles, Amin met un point d’honneur à nous emmener sur
tous les sites de Tabriz : musées, parcs très fréquentés par les iraniens,
divers monuments dont la très imposante porte historique de la ville et la
mosquée bleue, certes plus petites que celle d’Istanbul mais non moins
admirable avec ses mosaïques bleues et jaunes.
Amin nous accompagne jusqu’à
notre place dans le bus en direction de Rasht à quelques dizaines de kilomètres
de la mer Caspienne, ville apparemment très prisée des touristes iraniens au vu
du nombre de tentes occupant la moindre parcelle exploitable. Nous apprenons
que nous sommes en plein week-end
prolongé et qu’une bonne partie de Téhéran est venu chercher un peu de
fraicheur le long des rivières du coin.
Nous n’aurons pas besoin
d’utiliser notre tente, Leïla qui nous aborde dans le bus, nous invite à la
maison, que dis-je nous offre son lit. Il est 7h du matin mais Sajat, son mari,
que notre arrivée impromptue à réveiller, nous prépare déjà le petit déjeuner
et programme notre visite de son pays.
Le temps d’une petite sieste, nous voilà partis visiter Masuleh en compagnie de Leïla, un petit village traditionnel, accroché à la montagne et qui présente l’ingénieuse particularité d’être construit en escalier : chaque toit est la terrasse de la maison supérieure. La région est la plus humide du pays ce qui nous gratifie de paysages verdoyants parfois recouvert de brumes.
Pendant deux jours, Leïla et
Sajat nous accueillent comme des amis de longue date (visite de leur futur
appartement, accès internet à leur bureau, visite d’un chantier de Sajat,
architecte).
Marie s’essaie au shopping (une
chemise longue pour deux semaines en Iran c’est un peu juste) et découvre les
joies de la promiscuité d’une cabine commune.
Nous arpentons les ruelles du
bazar à la lumière du crépuscule où nous trouvons notre repas du soir, du
poisson bien frais qui barbotait dans la Caspienne toute proche le matin même.
Le dernier soir est l’occasion de débuter notre apprentissage du Farsi par la
lecture des nombres et des phrases élémentaires. Aux dires de nos hôtes, cela
pourrait s’avérer utile pour affronter la « jungle » de Téhéran.
Effectivement, il faut être en
forme pour attaquer Téhéran. Peut-être trop habitué au confort d’être accompagné
depuis notre arrivée en Iran, nous pataugeons un peu dans la tourmente de cette
ville au rythme effréné. Nous mettons presqu’une journée à trouver un plan de
la ville, nous nous perdons dans un bazar un peu glauque duquel nous trouvons
plus la sortie, nous slalomons entre le ballet incessant de voitures derrière
lesquelles surgissent une horde de motos elles-mêmes klaxonnées par un bus
arrivant à contre-sens. Jusqu’ici, la circulation était quelque peu anarchique
mais à Téhéran c’est le stade supérieur.
Après une journée d’adaptation à ce
tumulte, nous prenons un peu de hauteur en compagnie de Fatemah, rencontrée à
Istanbul, en prenant la direction des reliefs de la ville dont les sommets sont
enneigés été comme hiver. Sur les conseils de notre amie, nous profitons de
notre seconde journée pour flâner dans le parc de Sad Abad et visiter notamment
le palais d’été du Shah, dont
l’architecture extérieur peu avenante contraste avec la grandiloquence de la
décoration intérieure (des tapis persans de plus de 100m², ça calme).
Notre Visa n’étant que de quinze
jours et l’Iran étant très vaste, nous ne nous attardons pas à Téhéran. Nous
programmons d’ailleurs une prolongation de Visa à Shiraz où il semblerait assez
simple de l’obtenir. C’est ainsi que nous prenons la route d’Ispahan dans un
des peu chers et confortables bus iranien.
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RépondreSupprimerMarie : le lycra léopard !!!!!
RépondreSupprimerhttp://www.leconcombre.com/droopy/img/tex_avery_loup_01bruit.jpg
L accueil a l air charmant vite de vos nouvelles ont découvre agréablement une autre culture bizzz
RépondreSupprimerJc
miam miam
RépondreSupprimerTu t'es mise au léopard Marie???!!! Qu'elle métamorphose!!!!!
RépondreSupprimerContinuez de nous faire rêver....