Nous quittons Katmandou par un bus local, direction
Shanku, village de départ de notre ballade de 4 jours dans la vallée.
Erwan, un routard croisé à la guesthouse, nous accompagne
pour une journée dit-il.Le long du chemin, nous découvrons les premières rizières, organisées en escalier sur les flancs de collines, les femmes plantent, les hommes labourent parfois avec l’aide d’un yak.
Un groupe de travailleurs nous propose de participer à
leur pause en goutant le vin local, nous prétextant un manque de temps craignant pour nos intestins…
Nous faisons plutôt une pause masala tea (thé aux épices
avec du lait de yak) un peu plus loin, et ce sera la première d’une longue série
au cours des 3 prochains jours.
Dans les petits villages que nous traversons, une forte présence
militaire témoigne de la reprise de contrôle de l’Etat sur le pays après les
conflits avec les maoïstes cessés en 2007.
Nous faisons d’ailleurs l’expérience angoissante de nous
retrouver sans le savoir au milieu d’une démonstration, 150 militaires les yeux
rivés sur nous, des tirs, des explosions, des hommes en camouflages sortent de derrière
les fourrés, le temps de se poser quelques questions avant qu’on nous indique
par où sortir de là.Les habitants semblent être habitués, les écoliers regardent la scène en rentrant de l’école.
Apres ces émotions, nous arrivons à Nagarkot sous une pluie battante, c’est parait-il le spot idéal pour admirer la chaine de l’Everest…quand ce n’est pas la mousson. On met tout de même le réveil à 5h pour le lever de soleil, en vain, on tire les rideaux et on se recouche.
Quelques heures plus tard nous partons pour notre deuxième
journée de marche avec Erwan qui finalement nous tiendra compagnie jusqu’au
bout de notre randonnée, c’est sympa de pouvoir papoter en français.
La pluie
ne cesse et les sangsues sont de sortie, Marie arrive à en récolter une sur l’épaule.
Malgré notre carte, nous sommes parfois contraints de demander notre chemin et
on n’hésite pas à nous accompagner sur quelques kilomètres pour nous indiquer
la direction.
Cette journée est la plus longue, encore plus longue que prévue, car
ne trouvant pas le lodge que nous avions repéré, nous prolongeons de deux
heures.
Un mal pour un bien, Loïc en pleine crise de manque, trouve sur cette
fin du trajet des petits copains pour jouer au foot.
Après cet intermède, nous arrivons enfin Duhlikel où nous profitons du repos d’une
bonne auberge et ce malgré la nuit noire qui règne suite à la quotidienne
coupure d’électricité.
Le troisième jour nous mène à Namobuddha où nous prévoyons
de dormir dans un monastère. Nous traversons plusieurs villages et
croisons leurs habitants occupés à leur tâche quotidienne (conduisent leurs
chèvres vers un coin de verdure, font la sieste dans le foin, entretiennent le
temple de la place du village, portent des charges importantes à la force de
leur front). Nous arrivons au monastère à la fin de la prière biquotidienne,
les mini-moines dévalant les escaliers à pleine vitesse et slalomant entre nous.
Nous prenons nos repas à heure fixe en compagnie des
moines et au son de leurs prières. Le repas quoique un peu rapide (dix minutes
tout au plus) et basique s’avère plutôt pas mal. Pour le petit déjeuner, on
oublie l’habituel toast-café, nous avons droit à une louche de lentille et un
bon mo-mo (sorte de gros ravioles chinois nature).
C’est donc tôt et le ventre bien rempli que nous prenons
la route au pour notre dernière journée de marche. Ce départ à l’aube nous
permet de nous retrouver dans le flux des écoliers en uniformes sur le chemin
de l’école.
Dans les rizières, les femmes réajustent leur tenue et
prennent la pose devant notre appareil photo. La vue de l’image les rend
hilares. Un petit bambin arrive en courant nous montrant son crayon ne mesurant
que quelques millimètres en espérant que nous pouvons l’aider. Il nous quitte
de nouveau en courant en brandissant le crayon tout neuf que nous venons de lui
offrir.
Vers midi nous arrivons à Panauti, où nous flânons de
temples en temples le temps d’attendre notre bus de retour. Nous regagnons
notre point de chute à Kathmandu pour une bonne après-midi de repos, une bonne
douche bien méritée et surtout des vêtements secs.