Depuis les terrasses des petits
immeubles du centre-ville d’Arequipa, on aperçoit aisément les chaines de
montagne voisines dont l’un des sommets est le volcan El Misti. Les volcans
sont nombreux dans le coin et les unes des journaux sont consacrées à notre
arrivée au volcan Sabancay qui est en éruption à quelques kilomètres de là.
Apparemment des villages sont évacués, mais nous pour l’instant on ne voit
rien.
Depuis quelques semaines, une
petite routine s’est installée dans notre quotidien, nous petit déjeunons
systématiquement au marché du coin, c’est économique, copieux et les mamitas
péruviennes nous accueillent avec chaleur.
Chaleureux, certains de leurs
ancêtres incas l’étaient beaucoup moins avec certains enfants de leur peuple.
En effet, pour apaiser le dieu « Montagne » des enfants sacrifiés lui
étaient déposés à plus de 6000 mètres d’altitude. La glace très présente à
cette hauteur et les coulées de lave ont « conservés » ces momies
aujourd’hui exposées dans un des musées d’Arequipa. La plus célèbre d’entre
elles, Juanita, semble s’être arrêtée de respirer hier, ses cheveux, ses dents,
ses vêtements, sa peau sont dans un état de conservation impressionnant.
Etonnant et limite effrayant.
Quelques rues plus loin, se
trouve le porche de l’entrée d’une petite ville au sein de la ville, le
monastère de Santa Catalina qui loge encore quelques religieuses aujourd’hui.
Les tons ocres et bleus des façades et des cloitres sont du plus bel effet. Se
dégagent de l’endroit lumière et sérénité, l’idéal pour le recueillement et la
prière, les architectes ont visiblement visés juste.
Outre son architecture, son
calme, ses volcans et son ensoleillement, Arequipa se distingue pour sa
proximité avec le Canyon de Colca. Le Grand Canyon à côté, c’est de la
rigolade, celui-ci est deux fois plus profond, c’est le SUPER grand canyon de
Colca. Nous programmons donc trois jours de trek bucolique dans le dit Canyon.
Les pentes abruptes du canyon
sont le terrain de jeu privilégié pour les lourds planeurs que sont les
condors. Malgré, l’amas de touristes prolongés d’objectifs pouvant les
effrayés, quelques-uns se donnent en spectacle en multipliant les allers
retours en planant à flanc de falaise. Majestueux et impressionnants
d’envergure, c’est plus rassurant de savoir qu’il ne s’agit que d’un charognard.
Une demi-journée de marche nous
permet de descendre dans le canyon, un autre nous arpentons le fond celui-ci et
une dernière, pas la plus agréable nous permet de remonter. La marche se
déroule le matin quand le temps et plus frais et plus sec et nous consacrons
nos après-midi au repos, à la baignade et à la dégustation de fruits et légumes
abondants dans le fond du canyon. Nous découvrons le goût très sucré des figues
de barbarie, ce fruit qui pousse comme une excroissance sur les nombreux
cactus. Les cactus présentent d’ailleurs en autre utilité puisqu’un parasite qui
le recouvre n’est autre que la cochenille colorant rouge naturel.
Quand la pluie est de la partie,
nous passons notre temps en compagnie d’un couple de suisses très sympathique et
de leurs expressions typiques dont nous nous délectons (un porte-sous pour un
porte-monnaie par exemple) et auxquels nous apprenons les règles de la belote.
Un avion nous attend à Lima dans
quelques jours. Sur la route, on nous a signalé un endroit sympathique. Dans
quelques jours, nous allons débarquer en France en plein mois de mars sous un
ciel a priori peu clément, nous décidons de faire le plein d’UV dans une oasis.
A quelques kilomètres de la quelconque ville de Ica s’étend un désert de sable,
une petit étang a tout de même résisté au milieu d’immense dunes et s’est
développé tout autour la végétation « carte postale »… et les hébergements,
bars et restaurants destinés à assouvir les besoins des touristes. Après
quelques semaines de polaires et bonnets, c’est un délice de chausser à nouveau
les tongues.
Un voyage d’une année à l’étranger
sans soucis gastriques n’est pas digne d’un vrai voyageur. Ayant été
relativement épargnés jusqu’alors, nous décidons de prendre les choses en main
et consacrons notre dernière, les deux simultanément c’est plus drôle, à rejeter
toute la nourriture ingurgiter la veille. Ça, c’est fait !
Une petite journée à Lima nous
offre une dernière vue sur la Pacifique, ses vagues et ses surfeurs qui font la
queue patiemment en attendant le bon rouleau.